L’Europe, l’école et le profit
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1. Dix années de gestation
Avant le traité de Maastricht, l'Union européenne ne s'occupait guère d'éducation. Mis à part l'enseignement professionnel, les autres...
L’école démocratique : un rêve inaccessible ?
Nous reproduisons ci-dessous le texte du discours prononcé par Nico Hirtt le 16 mars 2016 à Montreal, à l’occasion des Rendez-vous CSQ de l’éducation...
L’enseignement en Europe occidentale : l’ordre nouveau et ses adversaires
Au cours des deux dernières décennies, des organisations internationales ont cherché à développer une orthodoxie politique qui puisse guider le travail des gouvernements nationaux en matière d’éducation. Ces développements ont été contestés par des mouvements sociaux et par des syndicats, aussi bien durant les années de croissance que durant la récession actuelle. Dans cette présentation, je tenterai de répondre aux questions suivantes. Dans quelle mesure ce projet national/global a-t-il réussi ? Quels sont les termes du conflit entre les “réformateurs” et leurs opposants ? Quelles sont les réalisations, les limites et les chances futures de l’opposition ?
Les vautours du coronavirus 5, Jean-Michel Blanquer
C’est Christophe Cailleaux qui nous le rappelle (1) : le ministre Jean-Michel Blanquer soutient très activement les acteurs privés du marché éducatif. Son truc,...
Vidéo: en France, McKinsey se prend les pieds dans le tapis…
Rémunéré à hauteur de 500.000 € pour« réfléchir à des thèmes de réflexion » (sic) sur l’ « évolution du marché… euh… du métier...
Syndicats, forums sociaux, associations, internet…
Cet atelier international regroupait 40 participants, belges et étrangers (France, Pays-Bas, Italie, Grèce...). Le panel était composé de Ken Jones, professor of education, Keele University, GB, Angélique del Rey, professeur de philosophie à Paris, Rudy van Renterghem, secrétaire du COC, Centrale chrétienne de l'enseignement, compétent pour l'enseignement supérieur, Joan Lismont, secrétaire du SEL (syndicat socialiste de l'enseignement catholique francophone) et Eugène Ernst, secrétaire national de la CSC-Enseignement.
Meirieu : « Arrêtons de totémiser le numérique ! »
"L’école que j’appelle de mes vœux est une école de la solidarité. La concurrence sera supplantée par une solidarité plus grande, où les élèves...
Quelle Ecole pour quelle Société ?
Du rapport Thélot au projet de loi Fillon, au vu des déclarations médiatisées, on pourrait croire à un recul significatif : une lecture attentive du projet montre qu'il n'en est rien. Bien qu'habilement masquée, l'ambition libérale reste déterminée, sous un apparent bon sens consensuel. Face à la stagnation des résultats, à la ségrégation qui perdure, qui pourrait contester l'aspiration à une Ecole « plus juste », « plus efficace » et « plus ouverte » ? Mais de quelle ouverture, de quelle efficacité et de quelle justice nous parle-t-on ?
Lorsque les ventes de pâtisseries ne suffisent plus
Combien de boîtes d'amandes enrobées de chocolat faut-il vendre pour financer l'éducation d'un enfant?
Le financement insuffisant accordé à l'éducation publique a contraint les écoles et les communautés scolaires à compenser cette situation par divers moyens : campagnes de financement au moyen de la sollicitation porte à porte, recettes publicitaires, marchés exclusifs de commercialisation ou encore obtention de dons ou de matériel auprès du secteur privé. Cependant, l'utilisation de ces méthodes a été observée, jusqu'à présent, de façon isolée.
Thélot ou l’école de la reproduction
Face aux difficultés liées à la massification de l'enseignement et à défaut de vouloir réellement investir dans la réussite des élèves, deux mauvaises réponses sont habituellement proposées : niveler par le bas ou hiérarchiser les formation. Le Rapport Thélot [[<*>Quelques mots d'explication pour les non-français. En septembre 2003, Luc Ferry, ministre de l'Education nationale, cherchant en vain à ne pas subir le sort qui avait été dévolu à Claude Allègre, installait une commission, dirigée par Claude Thélot, et la chargeait de deux missions. Premièrement, organiser un « grand débat » sur l'enseignement en permettant à tous - professeurs, parents, associations, syndicats, etc - de s'exprimer. Deuxièmement, « mener une réflexion prospective conduisant à identifier des schémas possibles d'évolution de notre système éducatif primaire et secondaire ».
Un an plus tard, Luc Ferry a été défenestré. Mais la Commission Thélot a bien rempli son contrat. Au terme de 26.000 réunions, de 300 contributions écrites en provenance d'associations, de 1.500 lettres et de 15.000 courriers électroniques, la Commission a publié, en avril 2004, un premier rapport de synthèse du débat. Et le 16 octobre dernier Claude Thélot présentait officiellement à Jacques Chirac son rapport final , intitulé : « Pour la réussite de tous les élèves ». Tous les extraits cités dans le présent article proviennent de ce rapport.]] innove audacieusement : il propose de faire les deux à la fois, en réduisant le tronc commun à une peu de chagrin tout en renforçant les mécanismes de sélection.
Dès lors, si ce rapport nous apprend quelque chose, c'est que les marges de manoeuvre des dirigeants des systèmes éducatifs européens sont décidément devenues fort étroites. La similitude entre les thèses de la Commission Thélot et les lignes directrices des réformes initiées depuis plus de dix ans dans les autres nations industrialisées est surprenante : recentrage sur les besoins économiques (au nom de l'emploi, bien entendu), flexibilité, décentralisation et dérégulation, abaissement des objectifs cognitifs au profit de compétences sociales, relationnelles ou directement exploitables par les employeurs, renforcement de la ségrégation sociale, introduction de techniques de management inspirées du secteur privé et surtout, surtout, pas un euro de plus pour sortir l'école de la crise. Le rapport « Pour la réussite de tous les élèves » est un document historique : il constitue l'acte de décès de cinquante années de massification de l'enseignement secondaire en France et, par la même occasion, il enterre les espoirs de démocratisation dont cette époque avait été porteuse.
Un an plus tard, Luc Ferry a été défenestré. Mais la Commission Thélot a bien rempli son contrat. Au terme de 26.000 réunions, de 300 contributions écrites en provenance d'associations, de 1.500 lettres et de 15.000 courriers électroniques, la Commission a publié, en avril 2004, un premier rapport de synthèse du débat. Et le 16 octobre dernier Claude Thélot présentait officiellement à Jacques Chirac son rapport final , intitulé : « Pour la réussite de tous les élèves ». Tous les extraits cités dans le présent article proviennent de ce rapport.]] innove audacieusement : il propose de faire les deux à la fois, en réduisant le tronc commun à une peu de chagrin tout en renforçant les mécanismes de sélection.
Dès lors, si ce rapport nous apprend quelque chose, c'est que les marges de manoeuvre des dirigeants des systèmes éducatifs européens sont décidément devenues fort étroites. La similitude entre les thèses de la Commission Thélot et les lignes directrices des réformes initiées depuis plus de dix ans dans les autres nations industrialisées est surprenante : recentrage sur les besoins économiques (au nom de l'emploi, bien entendu), flexibilité, décentralisation et dérégulation, abaissement des objectifs cognitifs au profit de compétences sociales, relationnelles ou directement exploitables par les employeurs, renforcement de la ségrégation sociale, introduction de techniques de management inspirées du secteur privé et surtout, surtout, pas un euro de plus pour sortir l'école de la crise. Le rapport « Pour la réussite de tous les élèves » est un document historique : il constitue l'acte de décès de cinquante années de massification de l'enseignement secondaire en France et, par la même occasion, il enterre les espoirs de démocratisation dont cette époque avait été porteuse.