Je vous parle d’un temps, que les moins de vingt ans…

Le plus vieux métier du monde n’est pas celui que vous pensez. L’étude des outils paléolithiques montre que depuis plus de 2,5 millions d’années les hominidés transmettent leurs savoirs d’une génération à l’autre. L’éducation est plus ancienne que l’écriture, plus ancienne que la propriété, plus ancienne que la maîtrise du feu, plus ancienne même que le langage articulé. Il semble que l’on recense déjà chez les grands singes vivant en liberté une quarantaine d’actes culturels courants, c’est-à-dire acquis par une «éducation» et non pas programmés dès la naissance.

Droit de regard sur Prof

Dans son dernier numéro (21), le magazine "Prof" annonce la couleur : « Droit de regard » est le titre d’une nouvelle rubrique dans laquelle la parole sera donnée à « un représentant d’un autre secteur » que l’enseignement. Hum… Parions que ces représentants d’un autre secteur se recruteront principalement dans celui de l’entreprise. En démocrate pointilleux, je me pose immédiatement la question suivante : ce droit de regard est-il réciproque ? Les enseignants, eux, sont-ils invités dans les médias patronaux pour donner leur avis sur l’influence des affaires dans leur métier, éventuellement pour la dénoncer ? Bien sûr, en cherchant, on trouvera bien une exception, mais en général ?

Marketing des écoles : de quels montants parle-t-on ?

Les dépenses de marketing des écoles relèvent du tabou. Peu d’établissements se montrent volontiers transparents à ce sujet. On dispose cependant de quelques indications...

De la massification à l’employabilité

Pour l'observateur privilégié qu'est l'enseignant, la politique éducative des vingt dernières années semble n'être qu'une interminable succession de mesures d'austérité. De fait, la quête de rationalisation fut bien l'une des orientations directrices de cette période. Mais à mesure que la crise économique prit clairement les allures d'une crise profonde, durable et mondiale, alors que s'améliorait un peu la situation financière de l'Etat belge, la politique d'austérité se mit à poursuivre d'autres objectifs que les seules économies budgétaires.

Pourquoi faut-il investir dans l’enseignement ?

"Refinancer" l'enseignement ? Sans doute. Mais à quoi bon ? Après tout, la fonction première de l'école n'est pas d'engloutir du budget, mais d'instruire la jeunesse. La réalisation des objectifs éducatifs nécessite-t-elle réellement qu'on y consacre davantage de moyens financiers ? Ne pourrait-on se contenter de mieux utiliser les moyens existants ? Notre conviction est que le refinancement est essentiel pour une et une seule raison: rendre l'école plus démocratique.

L’éducation européenne est-elle soumise au marché du travail ?

Comment les évolutions du marché du travail influencent-elles l’enseignement ? L’appel lancinant du patronat à plus d’adaptabilité de l’école et de son produit, le jeune employable, reflète-t-il une vraie évolution du marché du travail ? Le patronat forme-t-il un seul bloc ? Ou bien est-il traversé par des contradictions, des rapports de force, certains secteurs ayant des intérêts différents des autres ? Comment se fait-il qu’autant de relais pédagogiques, même de gauche, aient plongé à pieds joints dans l’approche par compétences, alors qu’on ne peut les soupçonner de collusion avec le « grand capital » ? Autant de questions formulées d’entrée par Nico Hirtt[[Aped, voir par ailleurs son intervention en plénière : « Compétences et compétition : deux formes de la dérégulation de l’enseignement en Europe » ]], et qui allaient donner lieu à des échanges palpitants avec Mateo Alaluf[[Mateo Alaluf est sociologue, Docteur en sciences sociales et professeur ordinaire à l'Université libre de Bruxelles, spécialiste des questions relatives à l'emploi, à la qualification du travail et aux rapports entre formation et emploi.]] et Christian Laval[[FSU et Attac, France, voir par ailleurs son intervention en plénière : « Comment la Commission européenne a imposé son agenda néolibéral à l’école »]].

Compétences et compétition : deux formes de la dérégulation de l’enseignement en Europe

«Efficacité et équité». On ne compte plus les rapports de la Commission, les motions du Parlement européen, les mémorandums du Conseil des ministres de...

iPad en classe : danger !

Le collège Sint-Pieter et l'école de commerce Sint-Jozef (SPSJ) de Blankenberge ont donc franchi le pas : leurs 710 élèves ont dû se présenter en classe le 3 septembre munis d'un iPad. Je n’affirmerai pas que l’utilisation d’une tablette est forcément superflue en classe. Je conçois parfaitement qu’on puisse trouver un certain avantage dans la mise à disposition de tous les documents de cours sur un support relativement léger, dans le fait que les élèves aient un accès personnel à Internet durant les cours, dans les synergies qui peuvent naître d’une communication facile entre élèves et professeurs, etc. Pourtant, on aurait tort d’imaginer que l’utilisation d’une telle technologie en classe n’aurait que des avantages.

Le système finlandais : excellence et équité

L’intérêt pour la Finlande dans le domaine éducatif est bien sûr alimenté par les excellents résultats de ce pays dans les évaluations internationales et notamment dans la plus célèbre d’entre elles, PISA. Cette excellence, confirmée à chaque nouvelle session, conduit naturellement à chercher les recettes d’un succès aussi constant, particulièrement quand son propre pays ne parvient pas à décoller d’une position à peine médiane, fort décevante eu égard au budget consacré à l’éducation et à la réputation longtemps justifié de meilleure école du monde.

Comment la Commission européenne a imposé son agenda néolibéral à l’école

La politique éducative européenne actuelle obéit au nouveau paradigme de l’école néolibérale. Ce modèle n’est pas strictement européen, il est mondial, porté par les grandes organisations économiques et financières internationales, relayé par les États nationaux. Si l’Europe innove peu en la matière, elle agit comme un levier puissant qu’utilisent des gouvernements nationaux pour imposer des solutions que les peuples refusent ou pourraient refuser s’ils les connaissaient mieux. L’Europe se construit selon la norme suprême de l’économie de marché intégralement concurrentielle. La politique éducative, quant à elle, est ordonnée à ce que l’on pourrait appeler la norme de l’employabilité, soit la subordination à la logique marchande du travail. En ce sens, la politique scolaire d’inspiration européenne conduit à une normalisation utilitariste des pratiques pédagogiques et des contenus scolaires et à une soumission à la logique centrale de nos économies et de nos sociétés qui est celle de l’accumulation du capital. C’est en ce sens que l’on peut parler de nouvelle école capitaliste à l’échelle européenne.

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