AGCS: nos ministres sont contre, mais pour…

L'Accord Général sur le Commerce des Services (AGCS) qui se prépare au sein de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) inquiète, parait-il, nos politiques. Ils craignent " une privatisation croissante de l'offre d'enseignement dans notre pays ". (1) L'AGCS concerne le volet " services " de la libéralisation du commerce. Tous les secteurs où l'Etat ne détient pas le monopole sont visés. C'est donc aussi le cas de l'enseignement dans les nombreux pays comme le nôtre où plusieurs réseaux coexistent. Pour le 30 juin 2002, chaque Etat devait spécifier aux Etats concernés les services qu'il souhaitait voir libéraliser chez eux. Pour fin mars 2003, chacun doit répondre aux requêtes qui lui ont été adressées en précisant ce qu'il accepte de libéraliser chez lui. L'Union Européenne s'est mise d'accord sur le principe d'une réponse commune, mais celle-ci était toujours en préparation au moment où nous écrivions ces lignes. Suite à une interpellation parlementaire, le Ministre Président de la Communauté Française Hervé Hasquin (MR) a répondu que les requêtes de l'étranger étaient " particulièrement alarmistes " en matière d'éducation (surtout d'enseignement supérieur) et d'audiovisuel. Quelle est la position de la Belgique ? Officiellement, avec sept autres pays dont la France et l'Italie, nos autorités ont marqué leur opposition à une libéralisation accrue de l'éducation. Très bien. Mais que dire alors de leur zèle à mettre en place le processus de Bologne ?

Comment la Commission européenne a imposé son agenda néolibéral à l’école

La politique éducative européenne actuelle obéit au nouveau paradigme de l’école néolibérale. Ce modèle n’est pas strictement européen, il est mondial, porté par les grandes organisations économiques et financières internationales, relayé par les États nationaux. Si l’Europe innove peu en la matière, elle agit comme un levier puissant qu’utilisent des gouvernements nationaux pour imposer des solutions que les peuples refusent ou pourraient refuser s’ils les connaissaient mieux. L’Europe se construit selon la norme suprême de l’économie de marché intégralement concurrentielle. La politique éducative, quant à elle, est ordonnée à ce que l’on pourrait appeler la norme de l’employabilité, soit la subordination à la logique marchande du travail. En ce sens, la politique scolaire d’inspiration européenne conduit à une normalisation utilitariste des pratiques pédagogiques et des contenus scolaires et à une soumission à la logique centrale de nos économies et de nos sociétés qui est celle de l’accumulation du capital. C’est en ce sens que l’on peut parler de nouvelle école capitaliste à l’échelle européenne.

Vidéo: en France, McKinsey se prend les pieds dans le tapis…

Rémunéré à hauteur de 500.000 € pour« réfléchir à des thèmes de réflexion » (sic) sur l’ « évolution du marché… euh… du métier...

Meirieu : « Arrêtons de totémiser le numérique ! »

"L’école que j’appelle de mes vœux est une école de la solidarité. La concurrence sera supplantée par une solidarité plus grande, où les élèves...

Quelle Ecole pour quelle Société ?

Du rapport Thélot au projet de loi Fillon, au vu des déclarations médiatisées, on pourrait croire à un recul significatif : une lecture attentive du projet montre qu'il n'en est rien. Bien qu'habilement masquée, l'ambition libérale reste déterminée, sous un apparent bon sens consensuel. Face à la stagnation des résultats, à la ségrégation qui perdure, qui pourrait contester l'aspiration à une Ecole « plus juste », « plus efficace » et « plus ouverte » ? Mais de quelle ouverture, de quelle efficacité et de quelle justice nous parle-t-on ?

Au cœur de la réforme de l’enseignement par le haut 

Aujourd'hui des fermetures d'écoles, hier l'augmentation du temps de travail des enseignants, demain la privatisation des écoles professionnelle. Plus d'élèves par classe, suppression des classes d'orientation, des heures de rattrapage et des cours en petits groupes. Réductions budgétaires pour les garderies, la rénovation des bâtiments scolaires et la formation continue, ou par le biais de regroupements de filières. Examens centralisés et critères nationaux. Jamais on n'avait vu autant de chambardements en aussi peu de temps. Chaque mois, les ministres de l'enseignement envoient un nouveau taureau dans la rue et les intéressés courent derrière pour l'arrêter : une manifestation presque chaque semaine, des campagnes d'information pleines de fantaisie et des articles de presse provoquant l'indignation. On n'avait pas autant protesté en 50 ans. Si ça continue comme ça, ce sera bientôt un rituel aussi banal que la procession annuelle de la Fête-Dieu : ils gouvernent, nous protestons.

Les vautours du coronavirus 7, centres commerciaux… et scolaires !

Les supermarchés français deviendront-ils des centres scolaires ? Le groupe immobilier Ceetrus, filiale d’Auchan, organisait en tout cas cet été des ateliers pédagogiques dans ses...

« Education et formation 2010 » : Comment Mme Reding a fait accélérer la...

Afin de couper court aux protestations lycéennes, le ministre français de l'Education, François Fillon, s'est vu pressé par le Président de la République d'accélérer son projet de réforme. Au même moment, en Belgique francophone, la ministre Arena affirme vouloir boucler son « Contrat stratégique pour l'éducation » avant les vacances d'été, en dépit d'une vive opposition. En Italie, le gouvernement Berlusconi entend bien, lui aussi, aller de l'avant dans l'application du « plan Moratti », pourtant extrêmement contesté par les enseignants, les élèves et les parents. En Angleterre, le gouvernement a proposé une augmentation du budget de l'éducation à 5,6% du PIB, en échange d'une mise en oeuvre rapide du plan « Education and Skills: Investment for Reform ». En Allemagne, le gouvernement fédéral et les Länder viennent de mettre en place, dans l'urgence, un programme d'évaluation des systèmes éducatifs, destiné à coordonner les politiques régionales. Au Danemark, une réforme de l'enseignement secondaire supérieur est également prévue pour l'année en cours. La liste est encore longue... La mouche qui a piqué les ministres européens de l'Education ? Elle se nomme Commission Européenne. En effet, le Commissaire européen à l'éducation (jusqu'à il y a peu Mme Viviane Reding, aujourd'hui remplacée par Jan Figel), a obtenu récemment un pouvoir immense : celui de pouvoir dicter aux pays membres le contenu et le rythme des réformes de leurs systèmes d'enseignement et de les orienter selon un objectif unique : mettre l'école européenne au service de l' économie européenne, ainsi que le prévoit la stratégie dite « de Lisbonne ».

Le système finlandais : excellence et équité

L’intérêt pour la Finlande dans le domaine éducatif est bien sûr alimenté par les excellents résultats de ce pays dans les évaluations internationales et notamment dans la plus célèbre d’entre elles, PISA. Cette excellence, confirmée à chaque nouvelle session, conduit naturellement à chercher les recettes d’un succès aussi constant, particulièrement quand son propre pays ne parvient pas à décoller d’une position à peine médiane, fort décevante eu égard au budget consacré à l’éducation et à la réputation longtemps justifié de meilleure école du monde.

Le tiers-mondisme  » à la façon Banque Mondiale « 

Nous l'écrivions dans l'introduction, la Banque Mondiale (BM) dénonce depuis trois ou quatre années la situation alarmante de l'alphabétisation dans nombre de pays dits en " voie de développement ". Ce faisant, elle stigmatise l'échec criant des politiques éducatives de ces pays. Mais pourquoi la BM prend-elle position sur ces questions ? Serait-elle tout à coup tentée par le militantisme tiers-mondiste ?

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