La pédagogie du renoncement
Il règne dans le monde scolaire un malaise profond qui ne perce à peu près jamais dans les médias. Je ne prétends pas l’analyser de manière scientifique, n’étant pas un spécialiste. Mais à force de recueillir des témoignages concordants, il me semble possible d’en dresser quelques contours.
Normes de transposition et modes de transmission
Deux questions demeurent souvent dissociées dont l'interdépendance, pourtant, est décisive pour qu'ait lieu l'acte d'apprendre: la question des savoirs, c'est à dire des contenus à enseigner, laissée aux experts patentés, et la question des méthodes, laissée aux pédagogues. Au mieux, la jonction entre ces deux questions pense pouvoir se régler sur le seul champ de la didactique disciplinaire.
Or quelles que soient les disciplines se joue l'écart entre les savoirs réels (qui sont les savoirs savants du patrimoine scientifique, culturel) et les savoirs prescrits, fixés comme savoirs à enseigner. C'est cet écart qui constitue la transposition, faite d'étagements successifs, depuis l'établissement officiel des savoirs fixés par les programmes et référentiels, en passant par ceux qui figurent dans les manuels et jusqu'aux savoirs effectivement enseignés auprès des élèves. C'est de cet écart dont il est question ici et de ses conséquences concrètes, inévitables, sur les méthodes pédagogiques utilisées, tant dans leurs conceptions que dans leurs mises en pratique.
Un mauvais bulletin, mais à qui s’adresse-t-il ?
Beaucoup d’enseignants se sont retrouvés un peu déprimés, voire choqués, en lisant dans Le Soir du 21 janvier, l’article consacré au rapport établi par le Service général de l’Inspection au terme de l’année scolaire 2008-2009. Pourtant, ce n’est pas eux qui devraient se sentir visés au premier chef. Car la plupart des points noirs dénoncés par l’inspection ne sont pas le fruit de déficiences de la part des professeurs ou des instituteurs, mais plutôt le résultat inévitable des terribles carences au niveau des programmes, des socles et des compétences terminales sensés guider leur action pédagogique.
Philippe Meirieu: l’individualisation, solution ou problème de l’école ?
Le 20 novembre 2021, Philippe Meirieu nous faisait l’amitié de participer à nos traditionnelles « 6 heures pour une École démocratique ». L’occasion pour...
Groupe de travail néerlandophone « Enseignement supérieur: de Bologne à la privatisation ?»
Orateurs: Jan Blommaert (professeur de sociolinguistique dans diverses universités, entre autres Gand et Tilburg) et Anton Schuurmans (directeur et responsable des dossiers internationaux auprès...
Du court-circuit dans l’évaluation par compétences
Force est de constater que plus le temps passe et plus les enseignants se voient « généreusement » gratifiés de nouvelles consignes pédagogiques destinées à leur...
« Googlelisation » des cerveaux, vraiment ?
Au JT du 26 août, on nous annonce qu’internet change les cerveaux de nos adolescents. Ils ne sont plus capables de concentration et ne...
CESS: Entretien avec Martine Herphelin, du Service général du Pilotage du système éducatif
Pour en savoir plus sur le CESS et adopter une perspective historique, nous avons interrogé Martine Herphelin, qui a dirigé le Service général du Pilotage du système éducatif en Communauté française de 1999 à 2014. C’est ce service qui gère la conception et l’organisation des épreuves externes en Fédération Wallonie-Bruxelles. Martine Herphelin a donc été une actrice et un témoin de premier plan du processus de mise en place des épreuves externes.
L’enseignement Freinet est-il soluble dans l’école marchande ?
Depuis quelque 70 ans, Célestin Freinet et les mouvements pédagogiques qui oeuvrent dans la continuité de son action incarnent le projet d'une éducation populaire. Historiquement, le mouvement Freinet s'inscrit dans une perspective révolutionnaire et explicitement anticapitaliste. Quelle surprise de voir aujourd'hui certains principes de la pédagogie Freinet mis en avant par de respectables institutions comme l'OCDE et la Commission européenne. Est-ce une banale tentative de récupération ou bien existe-t-il des convergences réelles entre les pratiques de type Freinet et les objectifs éducatifs actuels du capitalisme ?
Quand les compétences n’ont plus rien de pédagogique
En France, l'approche par compétences (APC) tente de s'imposer cette année au collège puisque les élèves de 3e devront, pour obtenir leur brevet, valider un livret personnel de compétences (LPC) dont les critères d'évaluation sont imposés nationalement. Cet outil sera ensuite généralisé dans le premier degré. Peut-on considérer les compétences comme un simple outil pédagogique ?
La revue pédagogique "L'Ecole émancipée" a interrogé à ce sujet Nico Hirtt. Nous reproduisons ici cette interview.