Paroles de jeunes

Facebooktwittermail

On aimerait les voir encore plus nombreux, mais ils sont quand même quelques-uns à s’engager dans la participation démocratique. Voici leurs propos, glanés dans diverses revues associatives.

David et Damien ont été délégués des élèves dans leur école secondaire. Ils y ont participé très activement à la mise en place du conseil d’élèves. François, ancien président de la FEF, milite maintenant au sein d’Attac pour une autre mondialisation. Avec Benjamin, secrétaire d’Attac Louvain-la-Neuve. Et Mathilde.

D’où leur vient cette envie de s’engager ?
Cette motivation, cette volonté d’avoir son mot à dire, quand l’idéologie dominante vous incite à vous soumettre à l’ordre établi, où vont-ils les puiser ?
« Avoir des parents engagés ou humanistes peut mener à l’engagement. Mon père a toujours essayé de me faire passer des valeurs de solidarité » répond Benjamin, qui insiste aussi sur le rôle qu’a joué l’un de ses profs : « Fin secondaire, via le cours de géo, j’ai découvert la deuxième face du monde. Des profs engagés sont très précieux ». Mathilde a rejoint Attac-LLN car « il y a une grande convivialité dans les mouvements engagés. Quand on rencontre des gens engagés, on partage vite. Et quand on sait certaines choses, on ne peut plus vivre avec sans s’engager pour que ça change. »
Damien la rejoint quand il dit que « l’échange d’informations, d’objectifs, de méthodes d’action est essentiel pour développer le mouvement étudiant. Cette coordination doit être plurielle et regrouper des étudiants des différents réseaux. » A signaler aussi : si Mathilde a fait connaissance avec le mouvement Attac, c’est au travers de ses lectures.

Du local au global

Damien ne conçoit pas que son rôle se limite aux murs de son école : « Je crois que l’on commence par une réflexion locale. On réagit à une situation d’injustice, de non droit et on s’aperçoit, vite, que pour être efficace, notre réflexion doit être globale. Le conseil d’élèves, c’est pour beaucoup d’étudiants l’occasion de s’apercevoir que ce qu’il y a au-dessus d’eux n’est pas inerte et peu pensant. L’inertie, les blocages sont voulus et font partie d’une stratégie, celle de l’exclusion par exemple. »

Des obstacles à surmonter

David est sorti de son expérience de délégué avec un bilan très positif, mais regrette le manque de temps, pourtant nécessaire pour militer efficacement : « Je reste avec un problème que je ne suis pas encore parvenu à résoudre : suivre des cours dans une école et y faire en même temps autre chose« . François ne dit rien d’autre en stigmatisant les propos de son vice-recteur quand celui-ci encourageait l’engagement des étudiants à côté des études : « Si la volonté est de favoriser l’engagement, qu’on arrête de favoriser les pédagogies contraignantes. L’évaluation continue, l’obligation de présence au cours empêchent l’engagement social. Qu’on commence à s’occuper de ces problèmes-là pour laisser le temps aux étudiants de s’engager. » Même si je ne suis pas sûr de partager tous ses arguments, il n’en est pas moins vrai qu’il dénonce à juste titre le manque de temps octroyé dans nos établissements à la militance politique.
Autre difficulté, sensibiliser et motiver les autres. Benjamin stigmatise « une mentalité assez bourgeoise, je m’en foutiste » des étudiants. « Il y a une non ouverture sur le monde. On rentre chez soi, on étudie ou on s’amuse. Ils sont trop égocentriques, fatalistes. Ils ne sont intéressés que par la guindaille, la baise, le diplôme qui promet qu’on sera payé très cher. »
Les étudiants regrettent aussi le manque de dialogue et de répondant des institutions où ils s’engagent.

Des jeunes pour une autre mondialisation

Laissons le dernier mot à François. Pour lui, il s’agit de « se réaproprier la démocratie. L’altermondialisation s’explique en trois mots : démocratie, anticapitalisme et justice sociale. La démocratie doit être critiquée, interrogée et pas sanctifiée comme un fait sacré. La démocratie ne peut vivre que si les citoyens la font vivre. D’autre part, il faut contester la mainmise du capitalisme sur toutes les sphères de la vie. La justice sociale concerne les services publics et la redistribution des richesses. »

3 COMMENTS

  1. Cyril Mennegun???
    Connaissez vous Quel Travail, documentaire de Cyril Mennegun. Lui même ancien élèves de LP il a réalisé en 2002 un Doc formidable sur les LP en donnant la paroles à ses élèves.

    A voir

  2. > Paroles de jeunes
    L’altermondiamisme prône un monde plus démocratique, anti-capitaliste où règnera la justice social.

    Je voudrais savoir de quelle mondialisation on parle exactement. Ne pas être mondialiste, c’est quoi ? Limiter les initiatives privées, renforcer l’ Etat qui pourra ainsi mieux contrôler le commerce, lutter contre des effets de la mondialisation, à savoir, l’invasion de la musique, les films US ( uniquement ? ), la langue anglaise ( seulement ? )?

    On pourrait m’expliquer cela ?
    Merci

Comments are closed.