S’attaquer au marché scolaire ou accepter les inégalités : il faut choisir !

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Le décret inscriptions ne réduit pas la ségrégation scolaire. C’est ce qui ressort du dernier rapport de la Commission de pilotage qui a analysé l’évolution en la matière ces douze dernières années. [Communiqué de presse de l’Aped, 10 janvier 2024]

Dommage ? Assurément quand on sait que la ségrégation est LE facteur principal qui explique les inégalités scolaires et quand on se rappelle que nous faisons partie des quelques pays où ces dernières sont maximales

Etonnant ? Pas vraiment. En 2009, l’Aped écrivait déjà, à propos des décrets Arena puis Dupont : « il n’y a aucune chance que ces décrets produisent plus de mixité sociale ». En effet, ils n’ont jamais remis en question le marché scolaire ultra-libéral à la belge ; ils n’ont jamais régulé les inscriptions de façon à créer de la mixité sociale ; ils n’ont concerné que la première année de l’enseignement secondaire alors que la ségrégation sociale sévit dès la maternelle ; et les premières années du secondaire sont restées « marquées » par leur organisation au sein d’écoles qui se spécialisent en filières tantôt générales, tantôt techniques ou professionnelles.

Le rapport de la Copi vient à point nommé rappeler que si l’on ne trouve pas enfin le courage de s’attaquer au libre marché scolaire, les ambitions démocratiques du Pacte sont vouées à l’échec.

Il appartient aux pouvoirs publics d’assurer une place pour chaque enfant dans une école socialement mixte et proche de son domicile. C’est le but de l’initiative citoyenne que l’Aped a lancé en avril dernier. Il s’agit de proposer une école pour chaque enfant, dès le début de sa scolarité et chaque fois qu’un changement d’établissement s’impose. Cette proposition se ferait sur base de la proximité géographique, mais également en cherchant à optimiser la mixité sociale dans tous les établissements. Les parents seraient libres d’accepter cette place garantie ou de la refuser et de chercher alors une autre école. Mais même si seulement une partie des parents acceptent l’école proposée, ce système améliorerait grandement la mixité sociale et permettrait donc de réduire les inégalités.

Cette initiative est désormais portée par une cinquantaine de figures importantes du monde de l’enseignement : sociologues, pédagogues, syndicalistes et responsables de mouvement associatifs. Elle constitue l’alternative la plus sérieuse après l’échec du décret Inscriptions.

Bureau National de l’Aped, 10 janvier 2024

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