Des citoyens critiques ?
Quel est réellement, chez les jeunes qui achèvent l’enseignement secondaire, l’état de ces connaissances qui devraient faire d’eux des citoyens critiques, capables de prendre une part active dans l’action politique et sociale ? Des études comme PISA permettent d’avoir une idée précise des compétences des élèves dans les domaines des mathématiques de base et de la lecture. Mais nous ne savions à peu près rien de leurs connaissances en histoire, en géographie, en technologie... Jusqu’en 2008, quand l’Aped a réalisé une enquête auprès de trois mille élèves du troisième degré secondaire belge (des deux communautés, de tous réseaux et types d’enseignement). Avec, à la clé, la confirmation de la misère des « savoirs citoyens » (1).
Le Parti Populaire en rupture avec l’Aped !
Mue par une curiosité toute pédagogique, je me suis penchée sur les propositions du Parti Populaire concernant l’école. Quelle ne fut pas ma surprise :...
Palestine/Israël dans les classes: de l’émotionnel vers les apprentissages
Michel Staszewski et nos amis de CGé et du magazine TRACeS de ChanGements nous ont aimablement autorisés à reproduire dans nos colonnes l’entretien qu’ils...
Les enseignements du capitalisme
Les rapports incestueux qu’entretiennent le capitalisme et le monde de l’enseignement sont devenus de plus en plus difficiles à identifier, à pister, et à...
L’école nouvelle cible des gourous de la Silicon Valley
Cela fait longtemps que les gourous de la Silicon Valley ont annoncé la couleur : à l’instar de Trump – mais avec l’intelligence en plus...
Contrat pour l’Ecole : une occasion manquée
S'il faut reconnaître un mérite au Contrat pour l'Ecole de Marie Arena, c'est assurément la lucidité de son constat de départ. A vrai dire, celui-ci était devenu incontournable. Les enquêtes PISA ont dévoilé au grand jour ce que les enseignants du secondaire stigmatisent depuis quinze ans : la baisse généralisée du niveau des apprentissages et le fossé croissant entre les établissements scolaires, en fonction notamment de l'origine sociale des élèves. Quant à l'efficacité des réformes pédagogiques (la dite « approche par compétences ») sensées remédier à ce double problème, les consultations des enseignants en 2003 et 2004 ne laissent guère subsister de doute. Le Contrat pour l'école reconnaît d'ailleurs qu'elles sont généralement jugées « négatives » et que les nouveaux référentiels qui les accompagnent manquent cruellement de lisibilité.
Décret inscriptions, pensée magique, réalités bruxelloises
L’objectif du décret inscriptions est d’amorcer une politique de contrainte à la mixité sociale dans les écoles. On y voit un remède à l’échec scolaire qui, sur fond de discrimination persistante, se concentre massivement dans les familles socialement défavorisées. Derrière cette ambition, une idée « force » : à rebours d’un préjugé répandu et largement nourri d’inquiétudes parentales sans fondement, le brassage scolaire améliorerait les performances d’ensemble des élèves, créant un environnement qui tirerait « vers le haut » les plus démunis d’entre eux. Le profit de la mixité, ajoute-t-on , ne se limite pas l’élévation du niveau des plus faibles : il se répartit entre tous, tant la rencontre de l’autre et la confrontation des différences font partie intégrante du développement harmonieux des enfants de tous horizons.
Classes homogènes et classes hétérogènes
Plusieurs personnes, parmi lesquels des professeurs, des parents, des directeurs sont convaincues que la composition des classes vient à déterminer la qualité pédagogique et le niveau atteint par les élèves et par ces mêmes classes.
Ces personnes considèrent d’un côté la composition des classes, examinant le niveau de préparation atteint par les élèves – bons, moins bons – et pensent d’un autre côté au surnombre d’élèves dans les classes. La question qui se pose est : faut-il réduire la composition hétérogène des classes ? Ou doit-on la gérer ?
Aujourd’hui, je me penche sur la première variable : la composition des classes.
Ségrégation scolaire : la faute au marché plus qu’au quartier
Les opposants aux politiques de régulation des inscriptions scolaire avancent généralement un argument massue : si l’on privilégie une école de proximité, alors les enfants de milieux populaires seront encore davantage confinés dans des écoles ghettos. Cet argument vole en éclats à la lecteur de l’étude intitulée « La ségrégation scolaire, reflet déformé de la ségrégation urbaine », que Bernard Delvaux et Zliz Serhadlioglu publient dans le numéro d’octobre des Cahiers du Girsef. Leur travail constitue d’ores et déjà une contribution scientifique essentielle à la lutte contre les effets néfastes des marchés scolaires.
Antiracisme: sortir des incantations rituelles
Alors qu'il progressait dans toutes les couches de la société, le racisme est longtemps resté, contrairement à d'autres « problèmes de société », un sujet maintenu hors les murs de l'école. Une absence de démarche que l'on justifiait par la formule selon laquelle « moins on en parle, mieux cela vaut ». Avec l'émergence en force de la lutte contre la racisme auprès des jeunes publics, ce long silence des pédagogues est aujourd'hui rompu. Se pose dès lors la question de l'efficacité des diverses approches mises en œuvre, car ici comme ailleurs être entendu est plus facile que de convaincre...