Les damnés de la Terre

Douze longues nuits illuminées de feu, tâchées de sang. Pendant ce temps-là, sans doute paralysés par la trouille, les tâcherons du concept, toujours prêts à voler au secours de ceux qui les paient, rattachaient leurs godasses en tremblant ; effrayés, incapables de fourbir ne serait-ce qu'un embryon de réflexion, les journalistes vedettes comptaient et recomptaient le nombre de voitures brûlées en s'emmêlant les doigts dans leurs calculettes ; tous les amis des grandes causes humanitaires, d'autant plus proches de la misère humaine qu'elle se trouve très loin d'eux, se retrouvaient bec cloué. Tous les m'as-tu-vu, beaux parleurs et bavards s'étaient mis en vacances universitaires. La grande peur des classes dirigeantes et de leurs valets, les prétendues élites intellectuelles... Il aura fallu plus de douze longues nuits pour qu'enfin un homme se lève et ait le courage d'appeler un chat un chat. Aussi bien eu égard aux mesures à caractère politique qu'aux mesures à coloration sociale qu'il annonce, sans aucun doute à son insu, Dominique de Villepin proclame la vérité, -nommément celle-ci , hégélienne, que « L'esclave est la vérité du maître. » En effet, quoi qu'on en pense, le discours tenu par le Premier ministre Dominique de Villepin lundi 7 novembre aura décisivement contribué à objectiver ce grand charivari en conférant une vraie dignité au cri qui secoue la France ces derniers jours, celui d'un événement politique considérable.

Au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo…

A l’annonce de l’attentat de mercredi dernier au siège de Charlie Hebdo, deux premières pensées, immédiates. Un : j’ai perdu quelques-uns de mes dessinateurs de presse français préférés – je lis actuellement “Le capitalisme en 10 leçons”, de Michel Husson, illustré par Charb -, ainsi qu’un Bernard Maris, alias Oncle Bernard, l’économiste hétérodoxe de Charlie. Deux : c’est un boulevard de plus qui s’ouvre devant l’extrême-droite.

La réforme managériale et sécuritaire de l’école

L’école-entreprise, tel semble bien être l’objectif des nouveaux réformateurs de l’école à l’ère néolibérale et sécuritaire. Ne serait-il pas temps de faire de l’école...

Décentralisation rime-t-il avec modernisation ou avec marchandisation ?

Vu depuis Paris, le débat sur la décentralisation de l'enseignement pourrait sembler n'être qu'un épisode de plus dans un feuilleton ennuyeux : tous les deux ou trois ans, un (nouveau) ministre de l'Education tente de moderniser un appareil scolaire obsolète, mais il s'oppose à des enseignants désespérément conservateurs, pour qui toute réforme - sauf toutefois l'augmentation du budget de l'Education - constitue une menace intolérable contre l'école républicaine, laïque, publique, gratuite et obligatoire.

Chronique d’une mort annoncée

Selon l’OCDE, les dépenses annuelles en faveur de l’enseignement de ses Etats membres s’élèvent à mille milliards de dollars. Quatre millions d’enseignants, 80 millions d’élèves et étudiants, 320 000 établissements scolaires (dont 5 000 universités et écoles supérieures de l’Union européenne) sont à présent dans la ligne de mire des marchands. Pour libérer ce marché, il faut que les Etats européens se désengagent de leurs responsabilités dans l’éducation et la formation.

France : étudiant mutilé, policier relaxé

L'Aped/Ovds se joint volontiers à l'indignation du réseau des instituteurs en résistance, qui publie la lettre ouverte suivante. En novembre 2007, un policier cagoulé et...

Du rapport Thélot à la loi Fillon…

Claude Thélot a remis son rapport sur l'Ecole au Premier ministre le 12 octobre dernier avec le bon espoir d'en faire un avant projet de la future Loi d'orientation. Le ministre de l'Education nationale a pourtant tout fait pour donner le sentiment, lors de l'émission « 100 minutes pour convaincre », qu'il se démarquait clairement des propositions contenues dans le rapport Thélot. Il est vrai que ce rapport est un « chef d'oeuvre » des orientations libérales en matière d'école et de service public. Ses ressorts sont purement politiques, économiques et idéologiques (on est très loin des conclusions du débat, pourtant déjà tronqué, qui a eu lieu l'an passé). Il s'agit en fait de proposer les transformations de l'école pour l'adapter aux coordonnées libérales de la société.

« Temps forts, temps morts, t’en crèves »

Depuis la cuisante défaite du mouvement de 2003 en France le paysage des luttes s'est transformé. Régulièrement, des appels sont lancés, qui à un rassemblement, qui à une action, qui à une journée de grève, dénommés « Temps Forts », malheureusement sans préalable et surtout sans continuité. Ce qui fait dire à de nombreux manifestants : « Temps Forts, Temps Morts, T'en Crèves ». Patrick Toro

Les vautours du coronavirus 6, Blanquer persiste et signe

L'école de demain s'appuiera largement sur de l'enseignement à distance. C'est ce qu'annonce le ministre français Blanquer dans deux entretiens, sur France Inter le...

D’un débat sans loi à une loi sans débat.

Rien ne manifeste mieux l'incapacité politique à mettre en œuvre une politique scolaire que les essais effectués dans la dernière période pour présenter un message cohérent.

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