C’est l’Unicef qui tire la sonnette d’alarme : en 2024, 250 millions d’enfants dans le monde ont vu leur scolarité perturbée par le dérèglement climatique. Principale cause de perturbation : la chaleur extrême, touchant au moins 171 millions d’écoliers.
Catherine Russell, directrice du Fonds des Nations unies (ONU) dédié à l’enfance : « Les enfants sont plus vulnérables aux impacts des crises liées aux événements météorologiques, notamment aux vagues de chaleur, aux tempêtes, aux sécheresses et aux inondations, qui sont plus intenses et plus fréquentes » en raison du réchauffement de la planète.
« L’organisme des enfants est particulièrement vulnérable. Leur température augmente plus rapidement et redescend plus lentement que celle des adultes, car ils transpirent de manière moins efficace, ajoute-t-elle. Les enfants ne peuvent pas se concentrer dans des classes qui n’offrent aucun répit face à la chaleur étouffante, et ils ne peuvent pas non plus se rendre à l’école si la route est sous l’eau ou si leur établissement a été emporté par les crues. »
L’Asie du Sud est la région la plus touchée. En Inde, par exemple, 54 millions d’enfants ont connu une interruption de leur scolarité en raison de canicules. Aux Philippines, l’envolée des températures fait notamment courir des risques importants d’hyperthermie aux enfants. De quoi obliger les autorités à restreindre l’accès à des milliers d’écoles non climatisées. Autre problème majeur, la pollution de l’air. Le 24 janvier dernier, dans la capitale de la Thaïlande, Bangkok, plus de 350 écoles ont dû fermer leurs portes : la concentration de microparticules PM 2,5 – les plus dangereuses car elles se diffusent directement dans le sang – dépassait plus de sept fois le seuil toléré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Au-delà des interruptions temporaires de scolarité, l’Unicef craint une déscolarisation complète de masses d’enfants, surtout des filles.
Si la trajectoire des émissions de gaz à effet de serre devait se confirmer, environ huit fois plus d’enfants se trouveraient exposés aux canicules à l’horizon de 2050 !
C’est pourquoi l’agence onusienne plaide pour une meilleure rénovation des salles de classe, pour la construction de nouveaux bâtiments, plus résistants aux changements qui s’annoncent. Histoire de ne plus vivre, par exemple, des désastres comme ceux causés par le cyclone Chido, en décembre 2024, quand 1126 salles de classe ont été endommagées au Mozambique et 117 226 élèves plongés dans l’incertitude à Mayotte.