« Educations à… » Ya basta !

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Education à la santé, à la sécurité routière, à la consommation, à l’environnement et au DD, à la sexualité, à internet, à l’interculturalité, à la non-violence et à la paix, à l’entrepreneuriat… Sous des dehors de légitimité, les promoteurs des « éducations à » ne sont-ils pas en train de transformer l’Ecole ?

Le thème des « éducations à » est de plus en plus présent dans le système éducatif : les enseignants et les établissements scolaires sont invités à s’y investir, les dispositifs officiels, les articles de revue et les colloques se multiplient. Il s’agit de répondre à une demande sociale : on attend de l’école qu’elle favorise la santé, la sécurité routière, le développement durable, etc. Mais, au-delà de cet objectif qui semble légitime, les promoteurs des « éducations à » entendent promouvoir une
transformation de l’école. On constate en effet que les discours de justification des « éducations à » reposent sur une approche « postmoderne ». La remise en cause de la modernité, de la philosophe des Lumières, des idéaux de l’école républicaine est très présente dans les publications examinées.

Cela conduit notamment au relativisme épistémologique, à la remise en cause du rôle de transmission des savoirs de l’école, à la critique des disciplines scolaires. Outre qu’il est contestable sur le plan épistémologique, ce discours sur les « éducations à » fait obstacle à une formation rigoureuse des élèves à propos d’enjeux qui sont pourtant fondamentaux. Cette posture politique et épistémologique conduit à aborder les questions traitées (crise écologique, citoyenneté) sous la forme de débats d’opinion au sein desquels les enseignants sont invités à promouvoir leur
conception du bien dans une perspective plus militante que didactique. Par ailleurs, cette approche de l’enseignement, qui prétend traiter de questions transversales avec une classification faible des savoirs mobilisés et un cadrage faible des activités des élèves, constitue une pédagogie invisible dont on sait qu’elle est créatrice d’inégalités d’apprentissage entre les élèves.

L’intégralité du texte et des notes fait 25 pages, que voici au format pdf : education_a_ya_basta