Décret inscriptions : le bricolage continue

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Dans la presse du 22 novembre, on apprenait que le CDH, parti de la ministre de l’enseignement obligatoire, M-M. Schyns, comptait remplacer le système de l’adossement par des partenariats pédagogiques (entre écoles primaires et secondaires). Rien d’acquis, encore : il fallait discuter ce changement en intercabinets, avant de le présenter au gouvernement, de modifier le décret inscriptions et le voter au Parlement. Le CDH joue gros : il risque d’être sanctionné – en mai prochain – par les électeurs de Bruxelles, là où la lutte des places est la plus tendue. Aux dernières nouvelles, l’idée est remisée au frigo (le PS y voyant une autre forme d’adossement) et une éventuelle révision du décret est reportée à la prochaine législature.

Il est sans doute utile de rappeler la (pro)position de l’Aped en la matière.

Que de temps et d’énergie gaspillés par les cabinets successifs depuis des années ! Non que nous contestions l’objectif annoncé (augmenter la mixité sociale pour réduire les inégalités de résultats), mais parce que l’effet du décret est très marginal : il n’introduit en effet qu’un soupçon de mixité dans les seules écoles overbookées.

Rappelons ce que propose l’Aped, une affectation des élèves aux écoles : « Pour éviter les écoles « ghettos », autrement dit pour garantir une mixité sociale dans chaque établissement, une école est attribuée à chaque élève dès la première année et pour une durée de 10 ans, sauf accident ou déménagement. Cette affectation se fait selon le domicile et le revenu. Ce système nécessite un découpage géographique du territoire en zones socialement mixtes. Jusqu’à une date avancée, les écoles doivent admettre en priorité les élèves qui leur sont affectés. En d’autres mots, jusqu’à cette date, on a la garantie d’avoir une place dans cet établissement. Le nombre de places dans chaque école est déterminé selon ses capacités d’accueil et ne peut être dépassé. Après la date butoir (du 15 août par exemple), les inscriptions redeviennent libres, mais selon la disponibilité de places. Ce système implique évidemment la suppression des examens de passage. Des dérogations motivées sont possibles, sur avis de l’équipe éducative de l’établissement et/ou du PMS. » (programme en 10 points, “Vers l’Ecole commune”, 2006).

A l’heure où arrivent les résultats de PISA 2012, où se confirment les inégalités records de la CFWB, il serait temps d’envisager autre chose que du bricolage !