Grèce : le gouvernement décrète la suppression du droit de grève des enseignants

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Le gouvernement grec a remis ce lundi (15 mai 2013) un ordre de « mobilisation civile » à tous les professeurs de l’enseignement secondaire par lequel il interdit la grève dans ce secteur le 17. Les enseignants ont demandé le soutien des deux principaux syndicats afin de pouvoir mener cette grève à bien.

Le conflit ouvert entre le gouvernement et les enseignants s’est durci ce week-end avec la décision de l’exécutif d’empêcher à tout prix une grève enseignante prévue pendant les examens nationaux des étudiants de la fin du secondaire pour leur entrée à l’université.

Le Premier ministre Antonis Samaras a signé un décret ce samedi après-midi par lequel il ordonne la « mobilisation civile » des enseignants du secondaire, ce qui signifie qu’en cas de désobéissance à leurs obligations professionnelles, ils peuvent être emprisonnés et licenciés.

Le syndicat des enseignants (OLME) a critiqué la décision du gouvernement et envoyé une demande aux deux plus grands syndicats, la Confédération générale des travailleurs (GSEE) et la Confédération des employés publics (Adedy), pour les inviter à organiser une journée de grève générale ce vendredi, date à laquelle sont prévus les examens.

L’OLME a également annoncé qu’elle a introduit un recours au Conseil d’Etat contre la mesure prise par l’exécutif, en affirmant que ce décret est inconstitutionnel et qu’il contrevient à la législation nationale et européenne en matière de grève puisque la « mobilisation civile » est conçue pour des périodes de guerre ou après des événements extrêmes comme des catastrophes naturelles.

En outre, le syndicat organise aujourd’hui une manifestation face au Parlement qui sera renforcée par une appel de soutien lancé par le syndicat communiste, PAME, et par les marques de solidarité d’organisations sectorielles comme, parmi d’autres, les médecins d’hôpitaux, les employés municipaux et les étudiants.

Le principal parti d’opposition, Syriza, a estimé que l’attitude du Premier ministre est irresponsable et dangereuse car « les explosions sociales se produisent quand on use de méthodes dictatoriales ». Il a exigé l’abolition du décret ainsi que la recherche de solutions négociées entre le gouvernement et les enseignants.

Le Parti communiste de Grèce (KKE), pour sa part, a remis en question la légitimité de la décision de Samaras et condamné « l’application de la doctrine préventive de la loi et de l’ordre contre le peuple travailleur ». Il a appelé les citoyens à s’unir contre « les politiques inhumaines dans l’enseignement qui vont de pair avec l’oppression de l’Etat et l’autoritarisme ».

Source :
http://www.librered.net/?p=26677
Traduction française pour skolo.org et avanti4.be : Ataulfo Riera