Ecole commune : un bien bel encouragement

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Notre projet d’Ecole commune, nous l’avons travaillé à partir de 2004 et publié en 2006. Sur ce site, il est depuis lors très sagement rangé au rayon des « textes de base ». Un rayon un peu poussiéreux, il faut le reconnaître…

Et puis voilà, presque sorti de nulle part, un message posté par une inconnue, qui lui rend toute son acuité et toute son actualité ! Grâce soit rendue à cette chère lectrice, qui invite tout un chacun à se (re)plonger dans l’un de nos textes fondamentaux, celui où nous traçons les contours d’une autre école possible.
PhS

Ce message : Vers l’école commune, 12 janvier 2012

« En tant qu’étudiante fraichement diplômée du secondaire supérieur, et qui de plus répond aux indicateurs des potentialités comme « élève à faible potentiel », je propose un avis « vu de l’intérieur » qui me semble approprié dans l’idée d’une école démocratique.

Une école de base commune de 6 à 15 ans est primordiale pour éviter les changements précoces de l’enseignement général vers le professionnel. Nombreux sont les élèves qui, ne bénéficiant pas d’une aide appropriée afin de réussir leurs études, sont redirigés (par leurs professeurs !) dans l’enseignement technique ou professionnel alors qu’ils ne présentent aucun intérêt particulier pour les disciplines « manuelles ».
Dès lors, une étude dirigée après les cours me paraît relever non pas du nécessaire mais de l’obligatoire pour tous (pas question de laisser le libre choix à l’élève d’y participer ou non – la tentation de rester avec les potes étant trop forte – ni d’obliger uniquement certains élèves à y participer – ça renforcerait la séparation déjà visible entre élèves à faibles et à hauts potentiels). Les devoirs doivent être préparés à l’école même, avec des professeurs. La place du parent dans la réalisation des devoirs est aujourd’hui trop importante et fondatrice de l’inégalité à la réussite. Il me semble normal que le travail personnel demandé à l’élève soit réalisé dans un cadre studieux et en compagnie d’une aide compétente. Toutefois si l’on veut développer la prise d’autonomie de l’étudiant, une étude dirigée facultative peut être envisagée à partir d’une certaine année d’étude, après que les étudiants y aient tous participé les années précédentes de manière obligatoire. Ainsi, la demande d’aide n’est plus considérée comme tabou ou honteuse, mais bien comme une réalité de l’enseignement commune à tous les étudiants.

Une formation générale et polytechnique est elle aussi bien nécessaire ! Aujourd’hui l’enseignement général ne comprend que des cours magistraux théoriques (et quelques heures de sport par ci par là, « histoire de »). L’école manque cruellement d’une formation pratique, plus manuelle, afin de stimuler les intérêts de chacun et de rendre l’école pluridisciplinaire, ouverte sur différentes disciplines, et participative au monde contemporain. Le but de l’école n’est-il pas de former des citoyens responsables, acteurs du monde de demain ? Pour cela, il faut casser les murs qui enferment l’étudiant dans l’étude du monde d’hier, et le confronter avec les réalités du monde d’aujourd’hui. L’acquisition de bonnes connaissances historiques ne doit pas empêcher l’élève de connaître également le monde dans lequel il vit. »