Home Fonctions de l'enseignement Sélectionner et hiérarchiser

Sélectionner et hiérarchiser

Enquête sur les discriminations scolaires

Nous, élèves de divers âges de l'Athénée Royal de Waremme (Belgique), avons crée au début de cette année scolaire un groupe d'action et de réflexion sur notre école. Baptisé MAPSE (Mouvement Actif Pour un Système scolaire Egalitaire), il s'est donné pour mission de faire réfléchir les élèves et les professeurs sur les discriminations. Dans cette optique, nous avons organisé de nombreux débats, mené des campagnes d'affichage choc, réalisé un sondage auprès de toute la population scolaire et bien d'autres choses encore.

Les réseaux : un facteur de division sociale

En 1973, un jeune doctorant en sociologie à l'UCL, nommé Gérard Deprez, publiait un article intitulé «L'école catholique : une école de classe ?». Il y...

L’enseignement, compétences et intelligence…

L'intelligence est la faculté de comprendre les faits, découvrir les relations entre les choses, s'adapter aux situations nouvelles. L'intelligence pratique est la capacité d'agir de manière adaptée aux situations. Le raisonnement et l'analyse, inséparables de la maîtrise du langage, aboutissent à une connaissance conceptuelle et rationnelle (en opposition avec l'intuition). Une compétence est une connaissance (savoir, savoir-faire, savoir-être) mobilisable, tirée généralement de l'expérience ou de l'apprentissage et nécessaire à l'exercice d'une activité.

Pas capables ?

L'influence de l'origine sociale sur la réussite et l'orientation scolaires a été démontrée dans de nombreux travaux. Dans l'enquête que nous avons réalisée en Hainaut, Nico Hirtt et moi-même avons montré par exemple que, dans leur 10ème année d'étude, 4,6 % des enfants de cadres et professions libérales sont en 3ème Professionnelle (sans redoublement, l'élève devrait être en 4ème), alors que 19 % des enfants dont le chef de ménage est sans profession se retrouvent dans la même filière au même niveau.

Ségrégations et inégalités scolaires : comment les combattre ?

Lors des «6 heures pour l'école démocratique» un atelier en particulier a attiré beaucoup de participants : celui consacré aux inégalités et aux ségrégations...

Et Einstein alors ?

L'histoire de l'art et celle des sciences sont parsemées de génies : Mozart, Picasso, Einstein, Darwin et bien d'autres. Les défenseurs de l'idéologie des dons utilisent régulièrement cette réalité comme argument massue en faveur de leur point de vue.

Une manifestation absurde et inique !

Ce 14 janvier, deux organisations réactionnaires, le collectif «Décret Lotto» et l’asbl «ELEVeS», organisent une manifestation contre le décret « Mixité sociale ». Leurs slogans sont racoleurs, absurdes et iniques.

Une seule solution démocratique : l’école commune

L’éducation scolaire des jeunes générations pose trois questions :
  1. Qu’est-ce qu’on transmet ?
  2. À qui le transmet-on ?
  3. Comment le transmet-on ?
Contribuant à modeler l’avenir de nos sociétés, le contenu des transmissions (question 1) devrait constituer un objet de délibération démocratique et pas seulement de controverses expertes. Le fait que la réponse à cette première question reste relativement indéterminée n’empêche pas toutefois de mettre en travail les questions 2 et 3 : les exigences de l’appropriation des invariants de la culture écrite et de la formation de la pensée réflexive, ainsi que les contraintes inhérentes à l’état du développement des connaissances et de la société, configurent suffisamment, à cet égard, les contenus à transmettre. Je m’intéresse ici à la question 2, en sachant le caractère tout aussi décisif de la question 3[[Cf. notamment Jean-Pierre Terrail, Les Voies de la démocratisation scolaire.]].

Thélot ou l’école de la reproduction

Face aux difficultés liées à la massification de l'enseignement et à défaut de vouloir réellement investir dans la réussite des élèves, deux mauvaises réponses sont habituellement proposées : niveler par le bas ou hiérarchiser les formation. Le Rapport Thélot [[<*>Quelques mots d'explication pour les non-français. En septembre 2003, Luc Ferry, ministre de l'Education nationale, cherchant en vain à ne pas subir le sort qui avait été dévolu à Claude Allègre, installait une commission, dirigée par Claude Thélot, et la chargeait de deux missions. Premièrement, organiser un « grand débat » sur l'enseignement en permettant à tous - professeurs, parents, associations, syndicats, etc - de s'exprimer. Deuxièmement, « mener une réflexion prospective conduisant à identifier des schémas possibles d'évolution de notre système éducatif primaire et secondaire ».
Un an plus tard, Luc Ferry a été défenestré. Mais la Commission Thélot a bien rempli son contrat. Au terme de 26.000 réunions, de 300 contributions écrites en provenance d'associations, de 1.500 lettres et de 15.000 courriers électroniques, la Commission a publié, en avril 2004, un premier rapport de synthèse du débat. Et le 16 octobre dernier Claude Thélot présentait officiellement à Jacques Chirac son rapport final , intitulé : « Pour la réussite de tous les élèves ». Tous les extraits cités dans le présent article proviennent de ce rapport.]] innove audacieusement : il propose de faire les deux à la fois, en réduisant le tronc commun à une peu de chagrin tout en renforçant les mécanismes de sélection.
Dès lors, si ce rapport nous apprend quelque chose, c'est que les marges de manoeuvre des dirigeants des systèmes éducatifs européens sont décidément devenues fort étroites. La similitude entre les thèses de la Commission Thélot et les lignes directrices des réformes initiées depuis plus de dix ans dans les autres nations industrialisées est surprenante : recentrage sur les besoins économiques (au nom de l'emploi, bien entendu), flexibilité, décentralisation et dérégulation, abaissement des objectifs cognitifs au profit de compétences sociales, relationnelles ou directement exploitables par les employeurs, renforcement de la ségrégation sociale, introduction de techniques de management inspirées du secteur privé et surtout, surtout, pas un euro de plus pour sortir l'école de la crise. Le rapport « Pour la réussite de tous les élèves » est un document historique : il constitue l'acte de décès de cinquante années de massification de l'enseignement secondaire en France et, par la même occasion, il enterre les espoirs de démocratisation dont cette époque avait été porteuse.

A propos des discriminations positives…

En décembre dernier, la presse a fait grand cas du projet de Laurette Onkelinx d'injecter des moyens supplémentaires dans les écoles dites «difficiles». Que faut-il en penser ?

Articles récents