Universités israéliennes : expression pro-palestinienne bâillonnée

    Facebooktwittermail

    La réforme judiciaire voulue par Netanyahou et sa coalition provoque une levée de boucliers. On sait moins que le Parlement israélien s’empresse de faire adopter toute une série de dispositions visant à restreindre toujours plus les droits des Palestiniens d’Israël et d’entériner le suprémacisme juif.

    Ainsi, la Knesset a adopté en première lecture un projet de loi présenté par Force juive, le parti d’extrême droite d’Itamar Ben Gvir, le ministre de la Sécurité nationale, qui vise à interdire de brandir sur les campus universitaires israéliens des drapeaux palestiniens ou les fanions d’organisations palestiniennes, d’exprimer son soutien à ces mêmes organisations – y compris sur les réseaux sociaux – ou à la lutte du peuple palestinien contre l’occupation.

    Toujours selon le texte de ce qui pourrait devenir rapidement une loi, les établissements universitaires devraient aussi expulser les étudiants appartenant à des organisations palestiniennes ou reconnus coupables de délits liés au « terrorisme ». Les étudiants pris en flagrant délit seraient suspendus pendant trente jours pour la première infraction. En cas de récidives, il leur serait interdit de recevoir un diplôme en Israël pendant cinq à dix ans, et tous les diplômes obtenus à l’étranger dans ce délai ne seraient pas reconnus en Israël.

    Au mois de mai, alors que le projet de l’extrême droite était rendu public, le Comité des présidents d’université avait dénoncé ce texte et fait valoir que le véritable objectif était « de transformer les institutions universitaires en branches de la police israélienne et du Shin Bet (les services de renseignement intérieur ) » et de les obliger à « surveiller des centaines de milliers d’étudiants tout en imposant des sanctions sur les actions qui sont actuellement sous la protection de la liberté d’expression ». Pour les étudiants communistes israéliens, « le drapeau palestinien est le drapeau de tout un peuple, des millions de personnes qui vivent en Cisjordanie, à Gaza et en Israël. Les gens ont droit à une appartenance nationale, à une identité et à la liberté d’expression ».

    Source : L’Humanité, 04/08/23