« Googlelisation » des cerveaux, vraiment ?

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Au JT du 26 août, on nous annonce qu’internet change les cerveaux de nos adolescents. Ils ne sont plus capables de concentration et ne mémorisent plus comme avant. Cette information a été reprise à la radio, sur matin première le lendemain.

On nous a dit que apprendre par coeur n’a plus aucun sens et que ce n’est pas cela qu’on demande aux cerveaux de nos bambins, mais bien de savoir traiter les informations. Les pédagogies ont changé, on veut apprendre les langues sans donner à étudier des listes de verbes irréguliers ou de vocabulaire, cela va rentrer tout seul. Apprendre des poèmes, des dates historiques ou les tables de multiplications relève d’un passéisme nostalgique…

C’est un changement de politique éducative qui s’est mis en place ces vingts dernières années. A présent, on constate chez les adolescents une difficulté à se concentrer et la cause en serait… leur attitude face à internet !!!!

Trop facile ! On rejette la faute sur le web après avoir clamé que désormais la connaissance était à portée de « clic ». On pointe l’attitude des jeunes face à leurs écrans. Pas une seule fois, on ne revient sur les failles du système scolaire. Quand évaluera-t-on vraiment l’impact des politiques d’ enseignement? Ce qu’elle nous font perdre? Apprendre et se concentrer, cela s’exerce depuis le plus jeune âge, c’est une faculté qu’on développait… autrefois.

Sans vouloir revenir à l’école d’il y a 50 ans, il s’agit d’être honnête. Ce ne sont pas les élèves ou « google » qui sont responsables d’un manque d’entrainement : c’est l’ enseignement.

Une autre info passait au même JT et sur le même matin première : l’allocation d’insertion ne sera plus accordée aux jeunes de moins de 21 ans sans diplôme. C’est aussi de leur faute s’ils ont « décroché ». Encore une fois, la part de responsabilité de notre système d’enseignement dans cette situation ne sera pas pointée du doigt.

Michèle JANSS