Polémique autour de l’orientation vers l’enseignement spécialisé

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Le Soir du vendredi 30 août laissait une large place au débat lancé par Infor-Jeunes Laeken lié à l’orientation vers l’enseignement spécialisé1L’enseignement spécialisé « poubelle » du général ?, Le Soir, Vendredi 30 août 2013, p. 5. L’asbl dénonce une augmentation pour le moins préoccupante de ces orientations (de 24% en maternelle et en primaire, de 20 % dans le secondaire), ainsi que le rôle joué par les centres PMS, qui forceraient parfois la main des parents. Nous saluons les propos de Jean-Pierre Coenen, Président de la Ligue des droits de l’enfant, qui dénonce le fait que les enfants orientés vers le spécialisé souffrent bien plus souvent d’un handicap social que d’un réel handicap mental[[Les centres PMS dirigent-ils trop vers le « spécialisé » ?, Le Soir, Vendredi 30 août 2013, p. 11]]. Les écoles spécialisées accueillent pêle-mêle des enfants qui, médicalement parlant, y ont leur place, mais aussi de nombreux enfants « difficiles », qui « ne tiennent pas en place », qui « ne suivent pas », qui « décrochent », et/ou qui bien entendu sont en souffrance, alors qu’ils sont des enfants normaux. Certaines écoles et centres PMS, ne sachant que faire de ces élèves encombrants ou voulant tout simplement s’en débarrasser, ont tendance à brosser un tableau idyllique de l’enseignement spécialisé à des parents crédules, passant sous silence, par exemple, que seuls 5% des élèves du primaire spécialisé obtiennent leur CEB. Ces parents qui ne sont pas informés de leurs droits, et notamment de la possibilité qu’ils ont de refuser l’avis du PMS, ou de demander un second avis dans une structure médicale indépendante, finissent souvent par acquiescer docilement sans savoir que leur choix hypothèque de façon dramatique l’avenir de leur enfant…par ailleurs parfaitement normal ! Au-delà des responsabilités individuelles ou de la responsabilité de certains PMS, c’est notre système scolaire qu’il faut interroger. Jean-Pierre Coenen pointe en effet la faillite de l’école, incapable de proposer « autre chose » aux élèves turbulents ou en difficulté à l’école. Si ces élèves ont besoin d’un meilleur encadrement ou d’intégrer de plus petites classes, qu’ils aillent dans une école spécialisée ! Il semble qu’au vu de la manière dont se déroule l’orientation vers le spécialisé sur le terrain, c’est en substance le message envoyé par nos politiques aux enseignants, aux parents et aux élèves ! –

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