Contrat social

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Une foi aveugle construit le nouveau contrat social : la conquête néolibérale des services pour les transformer en marché.

En Europe, dans les années 80 – 90 – 00 , le développement des écoles privées ne s’est pas produite de façon indépendante, en suivant les règles de l’offre et de la demande. Cette évolution a eu lieu sous l’influence des autorités politiques, donc de pouvoirs publics (!), séduits par les slogans néolibéraux .
En vérité, les écoles privées qui se sont développées dans ces années, se sont développées avec des fonds publics. Ce qui a permis d’élargir leur base sociale, auparavant très sélectionnée.

À la fin des années 80 – 90 – 00 le débat entre école publique – école privée a subi un changement de paradigme politique. Dans le passé, l’enseignement privé résultait principalement de raisons d’ordre éthique et moral (voir les écoles religieuses, les écoles alternatives, ou autres). Les partisans d’un modèle ou l’autre, en appelaient à des normes, des but, une doctrine, une idéologie, une confession ; ou alors, du haut de leur riche condition sociale et culturelle, ils proposaient une école de niche.

Le discours d’aujourd’hui n’est plus supporté par des valeurs sociales, culturelles ou religieuses déterminées, mais par un principe économique. Les objectifs de l’école, plus ou moins doctrinaux et formateurs, n’intéressent plus. Les valeurs fondatrices, les besoins humains, la vision de la société,… sont maintenant remplacés par les valeurs instrumentales : le marché – la concurrence – améliore l’école (et non la recherche en éducation… ).

Dans le passé, l’opposition entre école publique et école privée recouvrait des valeurs opposées, ou des valeurs différentes. Valeurs que les divers partisans, de l’un ou de l’autre côté, promulguaient. Aujourd’hui, cette vision sociologique et culturelle a été remplacée par une vision managériale, organisatrice et économique. Désormais, il n’est plus question de visions ou des missions éducatives. Il est question d’efficacité.

L’efficacité supposée de la concurrence est le réel moteur, l’instrument et la finalité, du débat sur l’école publique et l’école privée. Ce changement de paradigme, d’ailleurs, a franchi le fossé entre école publique et école privée . Le secteur public lui-même est subjugué par l’idée de la concurrence et l’efficacité de la concurrence . Parce que la logique commerciale régit l’évaluation du secteur public et ses politiques «entrepreneuriales».

L’école, non plus considérée comme lieu de socialisation et de formation des futurs citoyens, mais devenue entité de production de compétences et de connaissances consommables sur le marché du travail – le capital humain – détermine les nouvelles coordonnées de l’actuelle culture pédagogique.

Post-scriptum. En vérité, seules les familles les plus riches s’expriment en faveur du libre choix de l’école (le libre choix de l’établissement est un corollaire de la compétition). Alors que la concurrence est supposée encourager les écoles à innover les projets et les méthodologies, on n’observe, dans la réalité, qu’une création de hiérarchies d’écoles.