Pistes pour un anticapitalisme vert

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Les cahiers de l’émancipation, « Pistes pour un anticapitalisme vert », Syllepse, 2010, 130 p.

On saluera l’initiative des éditions Syllepse qui lancent le premier numéro d’une nouvelle publication périodique : « Clairement ancrés dans la gauche radicale, les Cahiers de l’émancipation ont pour vocation d’établir des liens entre les diversités des générations et des expériences et en extraire les germes des lendemains possibles », dit la plaquette de présentation. Six auteurs militants (Vincent Gay, François Chesnais, Daniel Tanuro, Armand Farrachi, Laurent Garrouste et Manuel Gari), devant l’ampleur annoncée et déjà bien visible des désastres environnementaux, s’attèlent à réconcilier définitivement l’héritage marxiste avec l’écologie politique. Cette démarche intellectuelle est devenue indispensable si l’on veut réaffirmer la précellence de la nature et de l’humain face au capitalisme mondialisé. S’il y a bien un message transversal, c’est que la défense de l’une et de l’autre doit aller de concert, sans ordre de priorité. Tanuro rappelle que Marx se préoccupait des cycles naturels dans le procès de production, mais qu’une lecture partiale de son œuvre a fait prendre au mouvement ouvrier un tournant productiviste. Garrouste explique que l’exploitation des ressources naturelles et celle des corps ont toujours été de pair dans le capitalisme. Farrachi montre en quoi la défense de la biodiversité est un combat politique prioritaire. Chesnais plaide pour un nouveau projet révolutionnaire qui intègre désormais les questions écologiques. Gari montre en quoi le changement climatique représente un défi pour les syndicats et le mouvement ouvrier. Enfin, Gay apporte la touche historique en repartant des acquis de l’après Mai 68. La transformation est en marche au sein de la gauche !

Bernard Legros