Infor-Jeunes : le décret mixité doit avancer

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Face aux répercussions médiatiques de ces derniers jours, INFOR JEUNES veut réaffirmer avec force le bien-fondé, la nécessité et l’urgence des objectifs du Décret Mixité.

En effet, INFOR JEUNES rencontre au quotidien les jeunes (et leurs familles) victimes du marché dérégulé qui caractérise notre système scolaire. Les effets majeurs que nous observons sur eux sont : refus d’inscription douteux, parcours scolaires chaotiques dans des filières de relégation, trajectoires marquées par l’échec et l’abandon, et en finale : estime de soi brisée, pour ceux et celles dont l’origine sociale et le capital culturel de départ n’est pas en adéquation avec la culture dominante véhiculée par l’école. Pareille situation fait de notre système scolaire un des plus inégalitaires qui soient, comme cela a été objectivé à maintes reprises au travers d’enquêtes internationales aujourd’hui bien connues (PISA, OCDE..).

Dans un tel contexte, le Décret Mixité apporte des solutions concrètes. Et ce, dans la mesure où la mixité contribue à l’élévation du niveau global des élèves, enraye la logique de concurrence des établissements qui est à la base de l’apartheid scolaire que nous connaissons actuellement, et permet à l’école d’être le lieu de l’apprentissage du vivre-ensemble (le seul, à vrai dire, dans notre société).

En conséquence, les éloges concernant « la liberté du choix des parents » (qui n’est en fait que le privilège de ceux qui tirent leur épingle du jeu) et le retour à « l’autonomie des écoles » (qui n’est que le garant de l’entre-soi des mêmes privilégiés), sont totalement démagogiques et inacceptables !

Par ailleurs, il est tout aussi inacceptable de prétendre benoîtement, comme le fait la droite, que « tout le monde aspire à la mixité sociale.. », comme si la mixité découlerait à un moment donné, comme par enchantement, du cours naturel des chose : dans ce domaine, comme dans les autres d’ailleurs, la « main invisible » est illusoire..

En conclusion, pour exister, la mixité requiert une politique soucieuse d’efficacité et d’équité, mais aussi une politique beaucoup plus centralisatrice et régulatrice basée sur un système de gestion collective des inscriptions (en ce sens, une méthode axée sur un traitement collectif des préférences, nous semble une bonne manière d’aller de l’avant, en assurant l’objectif de mixité sociale).

Il est donc impératif que le Décret vive pour faire progresser la mixité, et partant, pour faire advenir une école plus égalitaire et plus juste.