Et maintenant un vrai décret mixité !

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L’Aped (Appel Pour une Ecole Démocratique) prend acte des déclarations du Ministre Dupont à propos de son propre Décret, particulièrement en ce qui concerne le tirage au sort…

Nous avons toujours estimé que si les intentions du décret étaient louables, la méthode envisagée risquait d’entraîner des effets pervers. Les faits prouvent effectivement que de nombreux parents se sont retrouvés dans l’angoisse. Ce qui a eu pour conséquence le phénomène des inscriptions multiples à l’origine du chaos actuel (un certain pourcentage d’enfants n’ont pas encore d’école malgré plusieurs tentatives).

Toute la question est de savoir dans quel sens les choses vont évoluer : vers l’arrière ou vers l’avant ? En d’autres mots, retour à la case départ ou proposition courageuse pour enfin s’attaquer de front au marché scolaire, cause de l’absence de mixité sociale et des profondes inégalités qui règnent chez nous en matière scolaire ?

Tout retour à la situation antérieure serait catastrophique dans le sens où il ferait passer le message : « la mixité sociale ça ne marche pas ». Ce qui est contraire à ce qu’on peut observer dans d’autres pays européens.

Nous tenons à rappeler notre proposition en la matière, qui fait partie intégrante de notre programme en dix points (voir www.ecoledemocratique.org). Nous demandons simplement que l’on réserve pour chaque enfant, en début de cycle primaire ou secondaire, une place dans une école proche de son domicile. Il s’agirait bien d’une proposition, et non d’une obligation : au-delà d’une certaine date, les places inoccupées seraient attribuées aux parents qui en feraient la demande. Outre le critère géographique, ces propositions d’affectation se feraient sur base de critères socio-économiques, en vue d’assurer partout de la mixité sociale. D’autres critères, comme le lieu de travail ou le regroupement des enfants d’une même famille pourraient également être pris en considération.

Ce système aurait l’énorme avantage de sécuriser les parents qui seraient assurés, en l’absence de toute démarche de leur part, d’avoir une place pour leur enfant dans une école pas trop éloignée de leur domicile. Ils auraient en outre la garantie que cette école ne serait pas une « école ghetto » puisque ce système empêcherait précisément la ségrégation sociale.

Il sécuriserait également les chefs d’établissements – et les enseignants – puisqu’ils auraient l’assurance de retrouver d’une année à l’autre des effectifs relativement stables. Ils seraient par ailleurs déchargés d’une importante charge administrative, ce qui leur permettrait de se concentrer – comme ils le souhaitent – sur la pédagogie. Il s’agirait donc bien de revoir le décret pour aller … de l’avant pour une écrasante majorité des personnes concernées.