Une « fuite » vient de dévoiler un appel d’offres lancé par le ministère français de l’Education nationale portant sur «la veille de l’opinion dans les domaines de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche». Il s’agit de deux contrats de 100.000 et 120.000 euros, respectivement. L’enjeu est de contrôler tout ce qui se publie ou s’échange comme information relative à la politique éducative sur Internet :
– Identifier les thèmes stratégiques (pérennes, prévisibles ou émergents)
– Identifier et analyser les sources stratégiques ou structurant l’opinion
– Repérer les leaders d’opinion, les lanceurs d’alerte et analyser leur potentiel d’influence et leur capacité à se constituer en réseau
– Décrypter les sources des débats et leurs modes de propagation
– Repérer les informations signifiantes (en particulier les signaux faibles)
– Suivre les informations signifiantes dans le temps
– Relever des indicateurs quantitatifs (volume des contributions, nombre de commentaires, audience, etc.)
– Rapprocher ces informations et les interpréter
– Anticiper et évaluer les risques de contagion et de crise
– Alerter et préconiser en conséquence
La veille sur Internet «portera sur les sources stratégiques en ligne : sites « commentateurs » de l’actualité,
revendicatifs, informatifs, participatifs, politiques, etc. Elle portera ainsi sur les médias en ligne, les sites de
syndicats, de partis politiques, les portails thématiques ou régionaux, les sites militants d’associations, de
mouvements revendicatifs ou alternatifs, de leaders d’opinion. La veille portera également sur les moteurs
généralistes, les forums grand public et spécialisés, les blogs, les pages personnelles, les réseaux sociaux,
ainsi que sur les appels et pétitions en ligne, et sur les autres formats de diffusion (vidéos, etc.)»
Une question angoissante se pose à nous : faut-il craindre ou espérer que le site de l’Aped, figurera en bonne place parmi les dangereux « leaders d’opinion » qui seront ainsi étroitement surveillés ?