Merveilleux témoignage que celui donné, ce 10 décembre, par Oscar Negrin, coordinateur élu de l’école Juan Bautista Alberdi, à Caracas, Venezuela.
Le sous-sol riche en mines, en pétrole et en gaz a permis aux habitants du Vénezuella d’avoir un relativement bon niveau de vie jusque dans les années 70.
Comme chez nous, c’est la crise du pétrole, l’endettement et l’influence du néo-libéralisme qui provoquent la crise sociale. Elle éclate en 1989.
S’en suit une période d’austérité. L’augmentation du prix du transport déclenche la révolte et la répression armée.
En 98, Hugo Chavez est élu démocratiquement sur base du rejet de l’ancien régime.
Il provoque un référendum et promulgue une nouvelle constitution, véritable programme politique basé sur le développement d’une économie mixte et la souveraineté de l’Etat sur la gestion des ressources naturelles.
Mais les difficultés continuent et Chavez doit faire face à un coup d’Etat fin 2002, début 2003.
Dans l’enseignement, un bon nombre d’écoles sont fermées par leur directeur ou leur autorité de tutelle, avec la complicité, volontaire ou non, de professeurs. C’est le cas de l’école Juan Bautista Alberdi, petite école primaire d’un quartier populaire de la capitale.
Dans ce pays déstabilisé par les grèves et les luttes pour le pouvoir, la population, désireuse de reprendre collectivement en main les institutions, s’organise en comités populaires: les cercles bolivariens et associations de terre ou de femmes.
C’est ainsi qu’en janvier 2003, les habitants du quartier « El Manicomio » de Caracas décident de s’emparer de l’école. Au début, ils veulent juste réagir à sa fermeture et « appeler les professeurs à la réflexion ».
Quasi deux ans plus tard, ils y sont encore et l’ont transformée en un véritable petit laboratoire social grâce au travail autonome de toute la communauté. L’école est aussi devenue le reflet du processus de changement contradictoire que vit actuellement la société vénézuélienne.
Ce 10 décembre 2004, son directeur coordinateur, Oscar Negrin est venu témoigner de la réussite de cette formidable expérience mais aussi nous inviter à établir des connexions avec d’autres écoles, d’autres enseignants, de par le monde, dont le projet éducatif va dans le même sens.
Deux demandes essentielles sont lancées:
– Créer un réseau d’écoles partenaires qui pourraient échanger les expériences de démocratie participative tant dans le domaine administratif que logistique et que pédagogique.
– Rencontrer des médias « alternatifs » qui pourraient relayer et diffuser les productions réalisées, en autogestion, par les élèves au sein de l’école.
Si, comme notre ami, vous pensez que « la vraie révolution commence à l’intérieur de l’école », n’hésitez pas à le contacter. Courriel, correspondance et visite sont chaleureusement attendus à l’école Juan Bautista Alberdi.
Oscarnegrin@yahoo.com ou MgLeonegrin@yahoo.cs
Tel: 00 678 0414 240 04 49 (fixe)
00 678 0212 861 03 22 (portable)
00 678 0212 863 28 05 (école)
00 678 0212 615 04 23 (école)