Communiqué de presse : l’école démocratique s’éloigne encore un peu

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Communiqué de presse de l’Aped, après lecture de la Déclaration de politique communautaire de la nouvelle majorité PS-MR-Ecolo

L’Appel pour une école démocratique  (Aped) a mené campagne contre les faiblesses et les incohérences du Pacte pour un enseignement d’excellence. Nous regrettions :

  • un manque dramatique de moyens pour permettre la construction d’un rapport positif à l’école, aux savoirs et au travail scolaire chez tous les enfants, dès le plus jeune âge ;
  • l’absence incompréhensible de mesures contre la cause majeure des inégalités scolaires, à savoir la ségrégation sociale et son moteur, le quasi-marché scolaire ;
  • un tronc commun purement formel et non structurel c’est-à-dire séparé organiquement du secondaire supérieur ;
  • des contenus trop repliés sur les « compétences de base », au détriment d’une formation générale porteuse de compréhension du monde ;
  • l’absence d’une véritable dimension « polytechnique », pensée comme un aspect essentiel de la formation citoyenne ;
  • des plans de pilotage et contrats d’objectifs qui font peser toute la responsabilité des dysfonctionnements sur les épaules des professeurs.

Avec ce Pacte-là, on courait le risque d’un échec, voire d’un nouveau recul des ambitions éducatives et d’un fossé croissant entre les établissements scolaires.

Force est de constater que la déclaration de politique communautaire de la nouvelle majorité PS-MR-Ecolo, loin de corriger le Pacte, nous entraîne toujours plus dans la mauvaise direction.

  • on s’éloigne encore davantage d’un vrai tronc commun en prévoyant « des activités orientantes » dès la troisième, c’est-à-dire une spécialisation précoce qui ne dit pas son nom ;
  • on sacralise la rupture entre primaire et secondaire inférieur en maintenant une épreuve de CEB obligatoire et certificative ;
  • loin de s’attaquer au marché scolaire, on abroge la seule disposition régulatrice existante, le décret inscriptions, et on renforce le « libre choix » sous prétexte d’adhésion à un « projet pédagogique » ;
  • la remédiation et l’accompagnement personnalisé promis par la DPC se feront à moyens constants, donc au détriment d’heures de cours ordinaires ;
  • la dimension polytechnique du tronc commun est définitivement réduite à une volonté d’orientation et de sélection.
  • la formation qualifiante après le tronc commun sera encore davantage vidée de sa dimension généraliste

L’Aped demande aux forces progressistes de rejeter ces mesures et de défendre une refondation de notre enseignement qui allierait une vision émancipatrice ambitieuse à de profondes réformes structurelles, notamment :

  • proposer un établissement proche et socialement mixte pour chaque enfant et tout au long de la scolarité ;
  • des classes de 15 ou 16 élèves maximum pour les premières années de l’enseignement obligatoire ;
  • une formation générale et polytechnique de haut niveau, associant pratique et théorie, formation classique et compréhension du monde productif ;
  • une école ouverte, véritable lieu de vie, proposant des activités encadrées après les heures de cours durant les week-ends et pendant les vacances ;
  • et dans ces conditions, un tronc commun structurel jusqu’à 16 ans ;

Bureau de l’Aped, 12 septembre 2019

1 COMMENT

  1. J’adhère sans la moindre retenue ; particulièrement à la condamnation du CEB certificatif.
    Ce n’est pas demain que notre école sera démocratique !
    Une PS à l’enseignement obligatoire et une MR pour la suite ne pourront que se neutraliser réciproquement…
    Politiquement, eu égard aux résultats du scrutin et à l’immobilisme du PTB et du CDH, on devait en finir.
    MAIS PAS COMME ÇA !

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