Evaluation (emprise de l’…)

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Le «New Public Management» se révèle dans la finance, dans la santé, dans l’éducation, dans tous les domaines de l’administration publique.
Un des signes de la pénétration de la pensée entreprenariale et économique (néo-libérale) dans l’école est la pratique de l’évaluation.
La pratique de l’évaluation découle de l’intérêt pour le processus de production et son contrôle. Les compétitions PISA ne sont qu’un exemple, parmi les plus importants, sinon le plus important, de la confrontation et de la concurrence (silencieuse, tacite) entre les systèmes éducatifs.
On ouvre ainsi la voie à toujours plus de comparaisons et de classements. Les résultats des élèves sont peu à peu transformées en moyenne par pays, par canton, par district, par établissement, par classe.

Le professeur a toujours donné des notes. Pourquoi remplacer ce système d’évaluation traditionnel, pragmatique par un système d’évaluation parallèle, codifié, homologué et proposé de façon systématique ? Outre le fait de disqualifier leur professionnalisme, les enseignants sentent profondément le poids de ces comparaisons.
L’évaluation ainsi prévue n’est pas au service d’un éventuel projet éducatif ciblé pour l’élève. Elle est là pour contrôler les niveaux et donc la «productivité» (et peut-être tout cela nous annonce déjà les futurs salaires “au mérite”).

L’idée d’une confrontation entre les secteurs public et privé est à peine cachée ! Idée qui fait de l’évaluation l’instrument de mesure de l’efficacité et du «mérite».

“Dans la mare de la novlangue administrative issue de la « réforme de l’État », l’évaluation côtoie la « régulation » dont elle est un avatar, et l’ensemble des outils de la nouvelle bureaucratie, où se renforcent mutuellement déréglementation et durcissement du contrôle. Son omniprésence va de pair avec la pénétration du principe de mise en concurrence, et avec une hybridation des raisonnements scientifiques, économiques et juridiques faisant office de parler-vrai. (…) Bien que « venant d’ailleurs », du modèle anglo-saxon si décrié, la règle ici agitée satisfait d’ailleurs peut-être le goût français pour la hiérarchie, et son culte du « retour sur investissement » du contribuable” (I. Barbéris, Présentation. Le cauchemar de Paul Otlet, Cités 1/2009 (n° 37), L’idéologie de l’évaluation. La grande imposture, p. 9-11. 
URL : www.cairn.info/revue-cites-2009-1-page-9.htm. 
)