La mixité sociale et le rôle de la presse

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Le décret “inscriptions”, dont le but était d’assurer une meilleure mixité sociale, est mort. Bien sûr, il n’était pas parfait! Mais il entendait assurer un droit essentiel pour toute société démocratique : l’accès à toute école subventionnée par l’Etat pour tous les enfants, quelle que soit leur origine sociale ou ethnique.

Ce droit, naturel, n’était pas rencontré en Belgique francophone. Et si le décret ne résolvait pas entièrement ce déni démocratique, au moins s’attaquait-il aux passe-droits et autres sélections à l’inscription. Las, les réactions des privilégiés du système et, surtout, la place donnée à celles-ci dans les médias auront eu raison de cette minuscule avancée. Le 19h00 de RTL-tvi diffusant un reportage sur un papa de Lasne (une des communes les plus riches de Belgique…) qui a fondé une association pour que son fils de 11 ans puisse se retrouver en secondaire avec ses petits camarades de primaires, avec interviews du jeune garçon éploré qui n’en dort plus et de l’instituteur scandalisé, est d’ ailleurs un modèle de manipulation à présenter dans toutes les écoles de journalisme! On peut raisonnablement s’inquiéter de la surreprésentation dans nos médias nationaux des inquiétudes et préoccupations de cette tranche de la population, ainsi que de l’absence de celle de nos concitoyens moins privilégiés. Combien de reportages ont montré les difficultés rencontrées par les parents dont les enfants ont été rejetés d’écoles sur des bases subjectives et antidémocratiques? Combien d’articles ont présenté les oppositions rencontrées par les parents d’origines modeste ou étrangère pour inscrire leurs enfants dans ces écoles dites d’élite?

Une démocratie ne peut pas accepter la discrimination d’un enseignement à double ou même triple vitesse sans réagir. Une presse qui légitime cette discrimination qui touche les plus faibles ne remplit pas son rôle et ne mérite pas l’appellation de « presse démocratique ».