Nouveau cas de détention d’enfants en Belgique

Facebooktwittermail

La famille Megdad est tombée dans la souricière de l’Office des Etrangers.
En avril 2005, cette famille originaire d’Algérie est arrivée en Belgique et a demandé l’asile. Après une première interview à l’Office des Etrangers, ils ont été pris en charge par le CPAS de Villers-Le-Bouillet dans le cadre des Initiatives locales d’accueil. Les enfants sont allés à l’école. Plusieurs interviews ont encore lieu (ou ont été reportées) à l’Office des Etrangers. La famille s’est bien intégrée dans la région hutoise où elle compte maintenant de nombreux amis.
Mardi 5 juillet, Monsieur et Madame Megdad sont à nouveau convoqués à l’Office des Etrangers. On leur demande de revenir avec les enfants le vendredi; le vendredi 8 juillet, toute la famille est là, et se fait immédiatement arrêter! Puis est emmenée au centre fermé pour étrangers 127 bis en vue de l’expulsion! Un véritable traquenard…

Nous ne pouvons que dénoncer de telles pratiques qui nous en rappellent d’autres, bien plus anciennes… Les enfants ont 9, 11 et 16 ans. L’une d’elles souffre d’une grave anémie et demande des soins…

La raison de la détention: la famille est arrivée via la France et ne peut donc pas demander l’asile en Belgique (Accords de Dublin). Nous ne pouvons accepter cette logique. La famille n’a pas demandé l’asile en France, mais souhaitait s’établir en Belgique. Nous connaissons trop de situations similaires. Les Droits de l’Homme garantissent la liberté de circulation et d’établissement et il faut bien arriver en Europe par quelque part! Cette famille cherche à s’intégrer dans un pays choisi, dans la société belge où elle a des attaches.

Nous ne pouvons que continuer à dénoncer les détentions arbitraires de personnes qui n’ont commis aucun délit, si ce n’est de demander l’accueil parce qu’elles fuient la guerre, les persécutions, la misère.

Beaucoup d’associations aussi en Belgique s’insurgent contre la détention des enfants. Qui peut mesurer l’impact des grilles qui entourent les centres fermés – prisons, l’impact de la privation de liberté pour des enfants? Que signifie concrètement pour notre gouvernement (et les précédents…) le fait que la Belgique a signé la Convention des Droits de l’Enfant? Combien d’enfants sont aujourd’hui enfermés au 127 bis?

Vendredi sera plaidée à la Chambre du Conseil de Huy une requête de mise en liberté. Nous espérons qu’elle aura une issue positive. Nous avons de toute façon décidé d’organiser un rassemblement de protestation dimanche 17 juillet à 11 heures devant le centre fermé 127 bis.

Nous réaffirmons nos revendications: suppression des centres fermés, arrêt des expulsions, régularisation des sans-papiers, pour une politique d’asile et d’immigration respectueuse des droits humains.
Trop de personnes meurent à cause de l’Europe – forteresse en tentant d’y arriver; trop de personnes sont livrées à la précarité et à l’exploitation clandestines (dont profitent des pans importants de notre économie) une fois arrivés ici!

Signataires: CRACPE, CRER (Coordination contre les rafles et pour la régularisation, Bruxelles), VAK (Vluchtelingen Aktie Komitee, Gand), CRECF ( Collectif de Résistance aux Expulsions et aux Centres Fermés, Bruxelles), UDEP (Union de DEfense des sans Papiers)…