Education sans frontières

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APPEL À LA REGULARISATION DES SANS PAPIERS SCOLARISÉS

Ces derniers mois, les personnels, les parents et les élèves d’établissements scolaires ont obtenu de haute lutte la régularisation d’élèves et de parents d’élèves sans papiers que des lois iniques menaçaient d’expulsion. Des élèves que rien n’aurait distingué de leurs camarades si leurs vies n’avaient été gâchées depuis leur majorité par le refus des autorités de leur accorder le titre de séjour leur permettant de vivre normalement avec leurs familles. La mobilisation des personnels, des élèves et des parents, de leur quartier, les relais qu’ils ont su trouver auprès de personnalités locales et nationales, de centaines d’anonymes aussi, l’écho que la radio, la télévision et la presse ont parfois donné à leur action ont permis d’arracher ces jeunes à la clandestinité. Tout est bien qui finit bien pour ceux-là.
Pourtant, pour quelques cas résolus, des milliers d’autres jeunes, d’enfants, des d’étudiants également subissent, eux aussi, le drame de la privation du droit à une existence décente, l’obsession de l’interpellation, la peur d’une expulsion pratiquée dans des conditions souvent honteuses, l’angoisse d’un avenir bouché par la privation du droit de poursuivre des études supérieures, de travailler, d’avoir un logement, de bénéficier de la Sécurité sociale, etc. Bref, d’être condamnés au dénuement et aux conditions de vie indignes auxquels sont réduits les sans-papiers.
Il est inconcevable d’imaginer nos élèves, nos camarades, les copains de nos enfants, menottés, entravés, bâillonnés et scotchés à leurs sièges d’avion p
endant que leurs camarades étudieraient paisiblement Eluard (« J’écris ton nom, Liberté ») ou Du Bellay (« France, mère des arts, des armes et des lois ») ; et que, sans trembler, on effacerait des listes les noms et prénoms des bannis.
Il est du devoir des enseignants, des personnels des établissements, des élèves eux-mêmes et de leurs parents mais aussi des associations (parents d’élèves, défense des droits de l’homme, anti-racistes) et des organisations syndicales et autres d’agir pour tirer ces jeunes de la situation qui pourrit leur vie.
Agir pour les élèves concernés eux-mêmes, déjà souvent malmenés par des existences chaotiques : exilés, ayant parfois perdu un de leurs parents et traversé nombre d’épreuves. Il ne faut pas ajouter aux tragédies que sont les biographies de certains d’entre eux l’angoisse d’être expulsés d’un pays où ils avaient cru trouver un refuge.
Mais agir aussi pour faire la démonstration aux yeux de nos élèves et de nos enfants, que les discours sur les « valeurs » ne sont pas des mots creux. Il est du devoir de tous ceux qui ont une mission éducative, à commencer par les enseignants et les parents, de montrer à la jeune génération qu’on dit sans repères, que la justice, l’altruisme, la solidarité, le dévouement à une cause commune ne sont pas des mots vides de sens. Et que certains adultes savent faire ce qu’il faut quand des jeunes sont victimes d’injustice ou plongés dans des situations intolérables.
Agir, enfin avec les jeunes eux-mêmes. Qui, s’ils sont associés à des combats justes, renoueront avec des traditions de solidarité, de combat collectif qui leur permettront peut-être, leur vie durant, de faire en sorte que le monde dans lequel ils sont appelés à vivre soit ouvert à tous.

Adultes et jeunes des établissements scolaires constituent une force. Elle doit peser pour que cesse la situation d’exclusion que vivent les élèves sans papiers.

Nous appelons au développement d’un réseau de solidarité avec les jeunes sans papiers scolarisés, à l’échelle nationale (voire à l’échelle européenne).
Nous appelons toutes celles et tous ceux, jeunes sans papiers scolarisés, enseignants, personnels d’éducation, parents d’élèves, élèves et étudiants, juristes et avocats, mais aussi les organisations syndicales, les associations, les partis attachés à combattre l’injustice et enfin tous ceux que révolte l’oppression
– à s’associer à cet appel,
– à le reproduire,
– à le faire circuler
– à entrer en contact avec nous.

Et, dès la rentrée 2004,
– à recenser les jeunes en difficulté,
– à constituer des équipes qui les aident
– à peser de tout le poids du milieu scolaire pour mettre un terme à des situations insupportables.

EDUCATION SANS FRONTIERES

Organisations membres du réseau « Education sans frontières » ( au 28 janvier 2005) :
Syndicats et associations :
ADN (Association pour la démocratie – Nice), AITEC (Association Internationale des Techniciens, Experts et Chercheurs, Groupe contre la criminalisation des familles), AMF (Association des Marocains en France), A.S.A.V. (92), Association « En-Temps » (service des mineurs étrangers isolés), Association Française Janusz Korczak (AFJK), Association Intercapa Solidarité Etudiants Etrangers, Association Sar-Phirdem, ATTAC-France, CIMADE, Cinquième zone, CNT, Collectif Cetace (Créteil), Comité de défense des droits des sans-papiers (59), Comité de soutien aux tsiganes du 93, Collectif des sans papiers de Seine Saint-Denis (93), Collectif des sans-papiers des Hauts de Seine (92), Collectif des sans-papiers kabyles de France (CSPK), 3ème Collectif des sans-papiers de Paris, Collectif Unitaire de Défense des Elèves, DEI-France, Etudiants et Enseignants étrangers (Académie de Créteil), Coordination nationale des sans-papiers, Droit Au Logement, Ecole Emancipée, Emancipation, FASTI, Faut qu’on s’active ! (Boulogne sur mer), FCPE (Fédération des Conseils de Parents d’Elèves de l’Ecole Publique), FERC-CGT, FSU, G10 Solidaires Paris, GIIPR – Lyon (Groupe d’Information et d’Intervention Pour la Régularisation), GISTI, « A Contre Courant » (journal politique et syndical – Mulhouse), ICEM Pédagogie Freinet, Identité – RROMS Ligue de l’Enseignement, Ligue des Droits de l’Homme, MGM (Syndicat de la Médecine Générale) MRAP, PAS 38 (Pour une Alternative syndicale – Isère), RAJFIRE (Réseau pour l’autonomie des femmes immigrées et réfugiées), Ras le Front RCTS (Réseau de travailleurs sociaux pour l’insertion des jeunes étrangers), Réseau Chrétiens Immigrés (RCI), Section Française de Défense des Enfants, SGEN-CFDT, SUB TERRA a.s.b.l., SUD Haute-Loire, SUD-Culture, SUD-Education, SUD-PTT, Sud Santé-Sociaux 57 Syndicat de la Magistrature, UDAS (Union des Alternatives Syndicales), UNL (Union Nationale Lycéens), UNSEN-CGT.
Collectifs d’établissement : CISéé (Lycée Suger Saint-Denis – 93), CISéé (Lycée Utrillo, Stains – 93). Club UNESCO Terre Bleue (Charenton – 94), Collectif de l’EURE de soutien à Wei-Ying et Ming et aux mineurs et jeunes majeurs scolarisés sans papiers, CVSF collectif du lycée Jacques Vaucanson (les Mureaux 78), Comité de soutien des enfants tchétchènes de l’école Baudelaire – Paris 12, LP Florian (Sceaux – 92), LP Gustave Eiffel (Massy – 91), Lycée Jean Jaurès (Châtenay-Malabry – 92), Lycée Jean Macé (Vitry – 94), Collectif Lycée J. Feyder (Epinay – 93).
Soutiens : Alternative Libertaire, LCR, Les Verts, OCML VP-Journal Partisan. PCF.

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Je soutiens cet appel et l’action du Réseau Education sans frontières :

PRENOM……………………….NOM…………………………………..QUALITE…………………….

J’autorise le RESF à faire état publiquement de mon soutien. Signature :…………………………….

Signatures à renvoyer à educsansfrontieres@free.fr
ou à RESF s/c EDMP 8 impasse Crozatier 75012 Paris