Esprit d’entreprise, es-tu là ?

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Nous, enseignants, nous voici investis d’une nouvelle mission : stimuler chez nos élèves l’esprit d’entreprise. Les sensibiliser à l’entrepreneuriat. C’est un des principaux accents des récentes Déclarations de politique régionale et communautaire en Belgique. Que nos gouvernants ne comptent pas sur les enseignants progressistes pour abonder dans leur sens !

Pardonnez au Liégeois que je suis de se concentrer sur la Wallonie, convaincu que l’analyse qui suit vaut pour bien d’autres régions du vaste monde. A lire leur Déclaration de politique communautaire en matière d’enseignement, le Parti Socialiste (PS) et le Centre démocrate humaniste (Cdh) semblent souffler le chaud et le froid. D’une part, la nouvelle coalition clame sa volonté de lutter contre l’inégalité scolaire. D’autre part, elle ne fixe pas de calendrier et elle prend bien soin de nous rappeler combien les finances publiques sont pauvres … Sans compter les autres critiques de l’accord, que l’on trouvera dans le dossier que nous y consacrons.

Si l’on jette un coup d’œil à la Déclaration de politique régionale wallonne, le doute n’est plus permis : l’ « analyse » que PS et Cdh font des causes d’un « chômage inacceptable », et les solutions qu’ils préconisent, fleurent bon le « néolibéralisme ». Plus besoin de libéraux au pouvoir ! Jugez plutôt. Les causes du chômage ? Le faible niveau de formation de trop de Wallons, des entreprises et des investissements privés trop peu nombreux. Les « solutions » privilégiées ? Outre de nouveaux cadeaux aux (patrons et propriétaires d’) entreprises – simplifications administratives, facilitation de la transmission d’entreprise, allégement de la charge fiscale, etc. -, le gouvernement wallon attend de l’enseignement qu’il contribue à « stimuler la créativité et l’esprit d’entreprise ».
Le texte est on ne peut plus explicite. « En collaboration avec le Gouvernement de la Communauté française, le Gouvernement (wallon, ndlr) concrétisera les axes suivants :

– Sensibilisation à la créativité et à l’esprit d’entreprise en milieu scolaire et dans l’enseignement supérieur ;
– Instauration d’un cours de gestion donnant accès à la profession choisie et de sensibilisation à l’entrepreneuriat. Et ce, dans l’ensemble des cursus scolaires (secondaire, haute école et universitaire) ;
– Développement d’une culture de la deuxième chance ;
– Dispositif spécifique pour stimuler l’entrepreneuriat féminin. » (page 7)

S’il vous reste un soupçon de doute sur la nature idéologique de la coalition, sachez que le deuxième « plan stratégique transversal » porte le doux titre de « développement du capital – capital ! ndlr – humain, des connaissances et des savoir-faire ».

Ainsi donc, le salut d’une région ne pourrait venir que de l’intensification de son activité économique par la création d’une multitude d’entreprises privées ! Et l’école devrait favoriser cette dynamique ! M. Di Rupo et Mme Milquet vont même jusqu’à nous présenter les quatre « politiques stratégiques transversales » qu’ils entendent mener (1. création d’activités sources d’emplois, 2. développement du capital humain, des connaissances et des savoir-faire, 3. inclusion sociale, 4. développement équilibré de la Wallonie) comme un « carré magique ». Carré magique !

Des magiciens aveugles, sourds et muets

Quand ils prétendent analyser les causes du chômage de masse qui frappe la Wallonie – mais pas qu’elle, ndlr -, le moins que l’on puisse dire, c’est que les stratèges « socialistes » et
« humanistes » sont frappés de cécité et de surdité. Ne voient-ils pas que les causes sont inhérentes à l’économie de marché, celle-là même qu’ils entendent favoriser ? Ne voient-ils pas que la recherche permanente du profit et son accumulation dans les mains de prédateurs jamais assouvis sont les principales causes des délocalisations et des restructurations tueuses d’emplois ? N’entendent-ils pas parler des faillites dues à une concurrence de plus en plus féroce dans tous les secteurs d’activité ? Et ce à une échelle mondiale, ce qu’on appelle la fameuse mondialisation. Ne se souviennent-ils pas d’avoir eux-mêmes sacrifié sur l’autel de la compétitivité des pans entiers des services publics, avec des dizaines de milliers de pertes d’emplois à la clé ?
Sur ces causes-là, leur mutisme est pour le moins assourdissant.

Carré magique pour qui ?

Qu’on regarde ce carré magique dans n’importe quel sens, qu’on observe à la loupe toutes les mesures prônées par nos éminences, une chose est évidente : c’est en rendant la vie toujours plus belle aux entrepreneurs privés que la nouvelle coalition entend résoudre le problème du chômage. Or, depuis quand l’objectif de l’entreprise privée serait-il de créer de l’emploi plutôt que d’enrichir patrons et actionnaires ? Comment, sinon, expliquer les vagues de licenciements dans des entreprises largement bénéficiaires ?
Mais restons-en là d’une critique globale du modèle économique que l’on veut nous imposer à toute force. Penchons-nous plutôt sur l’esprit d’entreprise tant vanté par nos dirigeants politiques.

L’esprit d’entreprise, c’est quoi au juste ?

Dans les Déclarations de cet été, pas trace de sa définition, mais on a vite compris qu’il s’agit de créer des entreprises privées. Qui, mieux que les fédérations patronales et autres cercles économiques, pourrait éclairer le pauvre inculte que je suis en « entrepreneuriat » ? Quelques clics plus loin, voici ce que me livre internet.
L’esprit d’entreprise, c’est l’« aptitude créative de l’individu, isolé ou au sein d’une organisation, à identifier une opportunité et à la saisir pour produire une nouvelle valeur ou le succès économique. » (Commission européenne, Livre Vert concernant l’esprit d’entreprise)

Ce qui suppose du candidat entrepreneur les qualités suivantes, citées par l’Union des Classes Moyennes (UCM) ou l’OCDE : créativité, imagination, autonomie, confiance en soi, organisation, intelligence. L’entrepreneur devra aussi être capable de se dépasser, de relever des défis, de persévérer, de résister au stress, de surmonter la solitude et la méfiance. L’UCM va jusqu’à parler de sacrifice familial ! Mais au bout de l’aventure, pour celui qui réussit, il y a le Graal de l’accomplissement personnel … et la contrepartie monétaire, même si – c’est l’OCDE qui l’écrit – « celle-ci ne constitue pas toujours le principal mobile ».
Dieu, que c’est beau ! Que c’est grand ! L’entrepreneur serait donc le chevalier des temps modernes ! Rien n’est moins sûr et permettez-moi de soulever quelques objections.

Entreprise = chacun pour soi

C’est toujours de réussite individuelle qu’il est question. Ou alors de celle d’une équipe, d’un team, entendez d’un clan. Le souci de l’autre, de l’intérêt collectif, du bien commun ou encore des générations à venir n’est jamais central. Souvent, passez-moi l’expression, elle s’en fout. L’esprit d’entreprise est égoïste et irresponsable.

Entreprise = prédation, gaspillage et pollution

Ce que les gouvernants appellent pudiquement des opportunités à identifier et à saisir par l’entrepreneur, c’est souvent des matières premières ou de la main d’œuvre à exploiter au moindre coût. Des exemples ? Le coltan, le diamant et bien d’autres richesses minières pour lesquelles on sacrifie les populations de la région des Grands Lacs, le pétrole d’Irak ou du Caucase, les terres fertiles – et la main d’œuvre – d’Afrique, d’Amérique du sud ou d’Asie, sacrifiées à la monoculture d’exportation – café, coton, thé, banane, etc. – au détriment des cultures vivrières traditionnelles. Prédation, le mot n’est pas trop fort pour désigner la violence avec laquelle des entreprises multinationales s’emparent – en les faisant breveter – du vivant et du savoir, qui pourtant appartiennent à tout le monde. Au nom de quoi quelqu’un peut-il devenir propriétaire et monopoliser les droits de production et de distribution de l’eau potable ou d’une plante médicinale ? Ou encore de savoirs, techniques, scientifiques ou médicaux résultant de l’accumulation et de l’échange d’informations et de découvertes de toutes les civilisations humaines ? Comment une entreprise privée occidentale peut-elle détenir les droits sur les médicaments permettant d’endiguer le sida, par exemple, alors que la recherche en la matière est largement financée par des fonds publics et s’appuie sur des savoirs médicaux hérités de plusieurs millénaires et auxquels tous les continents ont contribué ?
Autre chose : la création permanente de projets d’entreprises est une terrible machine à gaspiller et à polluer. Les entreprises, sans cesse à la recherche de nouveaux marchés, ne cessent de susciter de nouveaux besoins chez des citoyens réduits au statut de vulgaires consommateurs. A grands renforts de publicité et de « philosophie » hédoniste du genre « on n’a que le bien qu’on se donne ». Un exemple ? L’accélération phénoménale du rythme auquel un vêtement de sport ou des baskets sont démodés. Un autre exemple ? La multiplication anarchique des emballages. Certes, le consommateur y gagne peut-être un peu en facilité, mais il le « paye » largement : coût de l’emballage répercuté sur le produit qu’il achète, coût de son élimination répercuté au contribuable qu’il est et coût environnemental répercuté chez lui et ses enfants. Et on pourrait multiplier les exemples : c’est l’overdose de gadgets. La société de consommation. Avec comme conséquences un gigantesque gaspillage et une tout aussi terrible pollution. A ce rythme-là, toujours plus fou, quel monde laisserons-nous à nos enfants ?

Entreprise = compétition impitoyable et exclusion

L’un des piliers de l’économie de marché est la concurrence. Et son corollaire : l’exclusion de tout qui connaît un moment de faiblesse … ou est simplement trop tendre ou trop honnête.
Avant de lancer une région dans le « tout à l’entreprise », les « responsables » politiques feraient peut-être bien de relire les statistiques : en 2003, rien qu’en Wallonie, 2 177 faillites. Pour une réussite comme celle de Décathlon, combien d’emplois cassés dans la disparition de détaillants en articles de sport, vêtements, équipement de camping, etc. ?

Entreprise = tricherie

La réussite ne tient pas toujours au dépassement de soi. Elle résulte souvent du dépassement … de la loi et des règles de la loyauté. Croque en jambes, ingénierie et fraude fiscale, caisses noires, blanchiment d’argent, concurrence déloyale, délits d’initié et autres vilenies du monde des affaires ne sont pas des légendes. Hors caméra et hors micro, les entrepreneurs vous le diront volontiers : « c’est le business ! » ou encore « si on ne triche pas un peu, on ne peut pas gagner notre vie » …

Entreprise = chaos

Au nom de la sacro-sainte liberté d’entreprendre, à peu près n’importe qui peut entreprendre ce qui lui passe par la tête, comme si la main invisible du marché allait pourvoir naturellement aux besoins des populations du monde entier. Quelle fable ! On voit de la surproduction par-ci, de la pénurie par-là, des expansions aussi spectaculaires que les récessions qui s’ensuivent, des faillites, de la concurrence meurtrière, des conflits, des guerres. Avec chaque fois à la clé : les drames sociaux, le gaspillage, la destruction, la mort.

Plus d’entreprise privée = moins de démocratie

Comme le suggère très justement l’écrivain portugais Saramago, « à notre époque de mondialisation libérale, le marché est l’instrument par excellence de l’unique pouvoir digne de ce nom, le pouvoir économique et financier. Celui-ci n’est pas démocratique puisqu’il n’a pas été élu par le peuple, n’est pas géré par le peuple, et surtout parce qu’il n’a pas pour finalité le bonheur du peuple. »1

L’esprit d’entreprise n’est pas le monopole du privé

Dépassement de soi, intelligence, persévérance, prise de risques, créativité et organisation ne sont pas l’apanage de l’entreprise privée. Cela aussi doit être souligné ! Ils sont innombrables, les enseignants, les travailleurs sociaux, les chercheurs, les infirmiers, les pompiers et autres agents des services publics à multiplier les initiatives pour remplir leur mission le mieux possible, dans un contexte pourtant difficile, puisque, depuis plus de vingt ans maintenant, le discours dominant des pouvoirs politique et économique tend à les discréditer. Et que les moyens ont été plus que rabotés. On peut aussi mettre en exergue le travail de centaines de collectifs et associations qui font preuve d’un dynamisme à toute épreuve dans tous les domaines. Et reconnaître le mérite des laissés pour compte de l’économie de marché triomphante, eux qui luttent au jour le jour pour survivre et tenter d’améliorer le quotidien de leurs enfants. Là aussi, il faut une bonne dose d’initiative et de persévérance.

Bien sûr, on peut citer des exemples d’entreprises qui développent des projets porteurs de progrès pour l’humanité. Mais je reste convaincu du bilan globalement désastreux de l’économie de marché. Et que d’autres solutions existent. Bien plus responsables, pacifiques et solidaires.

Quelques idées alternatives

Pourquoi, pour résorber le chômage, ne pas partager le travail existant en réduisant la durée de travail maximum ? Sans perte de salaire. Et dès lors offrir au plus grand nombre une dignité, grâce au boulot, et une qualité de vie, grâce au temps retrouvé.
Pourquoi ne pas relancer une politique d’emplois publics ? Il y a tant à faire.
Les besoins sont importants dans de nombreux domaines : la culture, l’éducation, l’aide sociale, les soins de santé, les transports en commun, l’environnement, les travaux publics, etc. Moyennant une contribution vraiment équitable de ceux qui s’enrichissent souvent de manière effarante en profitant du travail d’autrui, il est possible de créer les emplois qui manquent tant à notre région … sans les piquer à d’autres régions moins concurrentielles.

Allez, mesdames et messieurs les politiques, un peu d’esprit d’entreprise, du dynamisme, de la créativité, que diable !

7 COMMENTS

  1. > Esprit d’entreprise, es-tu là ?
    Vous êtes prof de quoi au juste??? Je suis tombé par hasard sur votre article (je travaille en banque d’affaires, j’ai 21 ans et j’aime la société occidentale y compris pour son libéralisme (ou pseudo-libéralisme devrais-je dire) et je suis sidéré par son contenu qui fleure bon le propos de comptoir. L’entreprise n’est pas comme vous la décrivez. Bien sûr qu’il peut s’y passer des choses mauvaises mais franchement aller mettre tous les malheurs du monde sur ce pauvre libéralisme dont vous ne connaissez rien, c’est ridicule. C’est le libéralisme qui a permis à nos sociétés de se développer si prodigieusement (je note que vous devez confondre libéralisme et ultra-libéralisme, reprenez vos manuels), c’est lui encore qui permet à l’Asie de nous rattraper. Le libéralisme n’a jamais eu de dents conte l’Etat, il se contente de dire que pour certains domaines d’activités le privé c’est mieux. Pourquoi? Parce que l’homme est auto-centré et égoïste, parce qu’il cherche d’abord à satisfaire ses propres besoins etc…. Vous pourrez toujours arguer que ce n’est pas forcément la meilleure des choses à faire. Pourtant tout le monde a bien vu que le communisme (censé créer une société juste et humaine) a été un echec cuisant. Pourquoi? Parce que qui veut faire l’ange fait la bête (cf. Pascal). Le libéralisme a cette qualité fabuleuse de réussir à accomoder la nature humaine avec les exigences de sociétés dans lesquelles la paix sociale doit régner. Que vous le vouliez ou non tout tourne plutôt bien en Europe. Certes il y a du chômage et des pauvres. Reprenez vos livres d’histoire, vous découvrirez que la pauvreté êxiste depuis la nuit des temps mais qu’elle tend à se réduire à la peau de chagrin en Europe. (Il ya toujours trop de pauvres me direz-vous. Mais c’est comme pour tout: plus un phénomène se raréfie plus les gens se fixent sur ce qu’il en reste et ne peuvent plus supporter de voir qu’il n’a pas été éradiqué complètement. Cela est -il normal? oui. Cela est-il souhaitable? oui. Mais ça ne remet pas le système en cause. Ca met juste les gens devant leurs responsabilités. L’Etat ne peut (et ne doit) pas tout faire. Alors au lieu de vous plaindre travaillez plus et le chômage aura plus de chances de baisser. Relisez vos manuels: c’est comme cela que ça marche !!!

    • > Esprit d’entreprise, es-tu là ?
      Je voudrais répondre à ce jeune homme de 21 ans qui dit :

      Le libéralisme a cette qualité fabuleuse de réussir à accomoder la nature humaine avec les exigences de sociétés dans lesquelles la paix sociale doit régner

      J’imagine aisement quels livres il a au chevet de son lit. Cependant, à son âge, il a heureusement le temps de prendre quelques claques qui affineront sa perception de l’économie sociale.

      Je suis française, socialiste, arrivée sur ce site par le titre qui correspond à un projet de quelques régions françaises de faire mieux connaître l’entreprise à nos chères têtes blondes et je pense qu’il ne faut pas jeter l’entreprise avec l’eau du bain.

      • > Esprit d’entreprise, es-tu là ?
        Cet article avait pour objectif, à une époque où les politiques semblent vouloir faire de l’entreprise privée la panacée universelle, de dénoncer son caractère mortifère quand elle est mue par la logique capitaliste.
        N’en déplaise à notre jeune lecteur.

    • > Esprit d’entreprise, es-tu là ?
      Jeune loup, retournez à vos manuels d’économie, sans vos lunettes idéologiques, mais avec un peu de bon sens « pratique, justement: l’entreprise capitaliste a pour but « d’engranger des gains de productivité » qui permettent depuis un siècle et demi d’économiser le travail humain nécessaire à une production donnée de biens et services (parce qu’une machine est moins chère au final qu’un être humain, sous certaines conditions macroéconomiques, bien sûr, entre autres le niveau des salaires…seul hic: une machine n’achète rien!). Donc, de moins en moins de travail nécessaire, donc, de plus en plus de chômage, et donc…regarde bien si dans le cadre de ta toute jeune, sincère et presque touchante course et « ode » au profit et à la productivité individuels, tu (ou un de tes voisins de bureau) ne serais(aient) pas en train de penser et d’agir comme toi, et…de scier la branche sur laquelle TU es assis…pour le moment! (ton emploi est-il délocalisable? sa productivité peut-elle être améliorée: y a-t-il des avancées technologiques « prometteuses » dans ton domaine d’activité? ton collègue fait-il plus d’heures supplémentaires que toi sans se plaindre, par intérêt personnel? ta boîte est-elle cotée en bourse? aîe aîe aîe!). Sisi, crois-moi, on est parfois surpris! Un homme averti en vaut deux…Allez, bonne chance, espérons que ta chute ne soit pas trop dure…Une bonne lecture, quand tu auras le temps (entre deux courses, ou deux sauts de branche) et…un peu plus d’expérience et de modestie intellectuelle: « Misères du présent et richesse du futur », et « Métamorphoses du travail » d’André Gorz.

  2. > Esprit d’entreprise, es-tu là ?
    > Pourquoi, pour résorber le chômage, ne pas partager le travail existant en réduisant la durée de travail maximum ?

    parce que si l’on fait ça on va se faire bouffer l’économie mondiale par les autres continents.

    • > Esprit d’entreprise, es-tu là ?
      L’économie capitaliste est donc bien un état de guerre permanent et mondial. Ce que rappelle mon article. Merci de le confirmer avec autant de franchise. Veuillez simplement m’autoriser à refuser cet ordre des choses et à le faire savoir.

    • > Esprit d’entreprise, es-tu là ?
      ça dépend de ce qu’on achète, et quelle consommation on veut…ce n’est pas du « protectionnisme passéiste » dont le parle, mais du choix de refuser d’exploiter la misère des autres, en réclamant les moyens financiers (salaires) et pratiques (rtt) de consommer mieux, voire d’auto-consommer…
      Et je ne parle pas ici des pauvres (osons le mot plutôt que de nous voiler la face grâce à des euphémismes vaseux: défavorisé-e-s, « sous-groupes », milieux populaires, etc…) qui n’ont d’autre choix, aujourd’hui, que de manger « Aldi » et de s’habiller « Wibra ». je parle de ceux qui ont (encore?) un peu le choix de refuser d’acheter des « gadgets » inutiles, souvent de piètre qualité (donc à remplacer souvent, vive les décharges de nouvelles technologies) pour, dans bien des cas, se consoler le week-end d’avoir « perdu leur vie à la gagner »…

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