L’école : quelle finalité ?
Le projet de réforme sur la décentralisation du système éducatif est présenté par le gouvernement comme une initiative librement consentie, indépendante de toute contrainte extérieure. Cette décentralisation est présentée comme le moyen « d'un plus de démocratie » et d'une meilleure gestion. Mais s'il y a une décentralisation, c'est que le centre s'est déplacé.
En effet, les organisations internationales comme le F.M.I, la banque mondiale, l'O.M.C et la commission européenne poussent les Etats à une uniformisation de leurs systèmes éducatifs et à son ouverture au marché mondial du commerce et du travail.
Notre enseignement en mutation
Depuis quelques années, l'enseignement est en changement continu. Les législatures précédente et actuelle ont vu l'instauration des socles de compétence, les modifications des programmes et des horaires de plusieurs disciplines, la mise en adéquation (toujours en cours) des programmes de l'enseignement technique et professionnel avec les demandes des industriels, la modification de la formation initiale des enseignants. Tout cela part évidemment de « bons sentiments » : mettre l'enseignement en adéquation avec la société dans laquelle il est plongé. Ces nombreux changements, il va falloir les digérer, ce qui demande une stabilité de l'enseignement.
Mais cette stabilité est-elle concevable ? L'enseignement ne serait-il pas, de par sa fonction même, en déséquilibre permanent ? En effet, l'enseignement d'aujourd'hui n'a-t-il pas pour but de former les jeunes, de les rendre aptes à vivre dans la société future ? Laquelle sera nécessairement différente de la société actuelle.
Mais cette stabilité est-elle concevable ? L'enseignement ne serait-il pas, de par sa fonction même, en déséquilibre permanent ? En effet, l'enseignement d'aujourd'hui n'a-t-il pas pour but de former les jeunes, de les rendre aptes à vivre dans la société future ? Laquelle sera nécessairement différente de la société actuelle.
Le capitalisme fait-il monter le niveau ?
Peut-on dire que le développement de la production capitaliste ait engendré une demande croissante de formation des travailleurs et des consommateurs, qui expliquerait à...
Changer l’école, pour changer le monde
Lors de la publication, en juin 2003, de l'étude « la catastrophe scolaire belge », certains nous avaient reproché de nous en tenir au constat, sans véritablement proposer d'alternative. Le grief n'était que partiellement fondé : notre étude ne se limitait pas à répercuter le constat - établi par les grandes enquêtes internationales sur les compétences des élèves - que les écarts de résultats et, surtout, leur détermination sociale, sont plus élevés chez nous que dans la plupart des autres pays industrialisés. Nous démontrions surtout, indices statistiques à l'appui, que l'inégalité sociale à l'école est fortement corrélée à trois facteurs : le sous-financement de l'enseignement primaire, la sélection précoce en filières hiérarchisées et l'obligation faite aux parents de choisir l'école de leurs enfants sur un marché scolaire (la mal nommée « liberté de choix »). Ces pistes d'explication indiquaient, automatiquement, des pistes de réflexion pour une autre école : mieux financée, unique, publique.
Vol de vautours sur l’école des pauvres
Au nom d'une réorientation des dépenses publiques d'éducation vers l'enseignement de base, la Banque mondiale recommande aux pays du Tiers-Monde de laisser les forces du marché jouer un rôle dominant dans les enseignements secondaire et supérieur. Au-delà des risques manifestes d'augmenter l'inégalité sociale face à l'instruction, l'uniformisation marchande des savoirs et des cultures pourrait bien déboucher sur une véritable catastrophe intellectuelle.
Au cœur de la réforme de l’enseignement par le haut
Aujourd'hui des fermetures d'écoles, hier l'augmentation du temps de travail des enseignants, demain la privatisation des écoles professionnelle. Plus d'élèves par classe, suppression des classes d'orientation, des heures de rattrapage et des cours en petits groupes. Réductions budgétaires pour les garderies, la rénovation des bâtiments scolaires et la formation continue, ou par le biais de regroupements de filières. Examens centralisés et critères nationaux. Jamais on n'avait vu autant de chambardements en aussi peu de temps. Chaque mois, les ministres de l'enseignement envoient un nouveau taureau dans la rue et les intéressés courent derrière pour l'arrêter : une manifestation presque chaque semaine, des campagnes d'information pleines de fantaisie et des articles de presse provoquant l'indignation. On n'avait pas autant protesté en 50 ans. Si ça continue comme ça, ce sera bientôt un rituel aussi banal que la procession annuelle de la Fête-Dieu : ils gouvernent, nous protestons.
Enseignement secondaire, une mue progressive et insidieuse
Le Rénové, initié dans les années ’70, reste la dernière refonte ambitieuse de l’enseignement secondaire en Communauté française de Belgique. Ce qu’il avait de meilleur a été cassé par les mesures d’austérité prises dans les années ’80 et ’90.
Depuis lors, on assiste plutôt, d’une part, à une succession de déclarations de pieuses intentions (décret Missions, Contrat pour l’Ecole), et, d’autre part, à des réforme(tte)s qui semblent très disparates. Que peuvent bien avoir en commun, en effet, des mesures aussi différentes que la réforme du premier degré (autour d’un tronc commun jusqu’à 14 ans), l’approche par compétences, la discrimination positive, le décret inscriptions, l’immersion linguistique, les classes-passerelles, la certification par unités (CPU), la multiplication des évaluations externes – certificatives ou non -, l’extension des CEFA, les dispositifs d’accrochage scolaire et le développement des Centres de technologies avancées ?
Petit à petit[[Il y a cette tendance des pouvoirs publics à procéder par « expériences pilotes », puis à imposer une généralisation de la réforme (c’est le cas avec les CPU, d’abord testées auprès des mécaniciens automobiles et métiers de l’esthétique).]], pourtant, toutes participent d’un remodelage d’autant plus pernicieux qu’il se fait au coup par coup et que sa logique n’est guère apparente. Dans cet article, nous ferons le point sur quelques-unes de ces mesures… et tâcherons de mettre à nu les logiques sous-jacentes qui les sous-tendent.
Les vautours du coronavirus 2
Un vent favorable nous a rapporté la promo suivante : « Chers élèves, afin de faciliter vos recherches d’enseignants pendant cette période de cours par...
Pubs pour les écoles: derrière les slogans, une idéologie…
Les slogans choisis par les pouvoirs organisateurs (PO) et les directions d’établissements pour attirer de nouveaux élèves spéculent sur ce que sont supposés attendre...
Pour une troisième voie entre Media Smart et le Conseil d’Education aux Médias
Au printemps 2005, face au risque de voir l’Union européenne légiférer plus sévèrement en matière d’intrusion publicitaire dans les écoles, le Conseil de la Publicité et l’Union Belge des Annonceurs chercha à introduire le programme britannique Media Smart « Soyez pub malin ! » dans les écoles de la Communauté française.