Meirieu : « Arrêtons de totémiser le numérique ! »

"L’école que j’appelle de mes vœux est une école de la solidarité. La concurrence sera supplantée par une solidarité plus grande, où les élèves...

A la recherche d’une participation démocratique

Délégués de classe ou investis dans une action "citoyenne" au sein de leur école, les jeunes sont-ils bien en train de découvrir et de développer la démocratie ? Rien n'est moins sûr. Ce que chacun-e d'entre nous entend par "participation démocratique" recouvre des réalités fort différentes et parfois diamétralement opposées. Peut-on parler de participation démocratique quand le délégué de classe est chargé de collecter les fonds pour l'excursion, d'escorter un condisciple "délinquant" chez le préfet, de surveiller la classe en l'absence du prof ou d'effacer le tableau ? Peut-on parler de participation démocratique quand quelques délégués d'élèves sont noyés parmi de nombreux adultes, véritables "pros" de la réunion, au sein du Conseil de Participation de leur établissement ? Peut-on parler de participation démocratique quand la direction rêve de voir les élèves animer la vie de leur école, pour la rendre plus attractive dans un contexte de concurrence avec les écoles voisines, sans rien remettre en cause par ailleurs ? Quand la direction tente d'utiliser les délégués pour mettre le grappin sur le(s) coupable(s) de déprédations dans les toilettes ? Quand on présente, à l'occasion de visites au Parlement par exemple, les institutions de l'Etat comme le nec plus ultra insurpassable de la démocratie ?

Le programme de l’APED et la violence

En 2006, l'APED a publié un programme en 10 points, « Vers l'école commune ». Ce projet contient des réformes de nature à réduire spectaculairement la violence scolaire. Petit aperçu.

Les enjeux cachés de la participation

N'est-il pas curieux que ce soient les pouvoirs -directions d'écoles, pouvoirs organisateurs, réseaux et ministres- qui poussent les jeunes, leurs parents et les enseignants à la participation ? D'où vient cette vague ? Quelle lame de fond peut-elle bien cacher ?

La participation des jeunes à l’école, nous sommes pour !

Participation des jeunes à l'école, éducation à la citoyenneté, apprentissage de la démocratie ... quelques termes dont se gargarise le monde de l'enseignement depuis le tournant des années 1990. Des termes devenus, comme on dit, très " tendance ". Dans les discours et les décrets politiques comme sur le terrain, se multiplient les expériences de participation des jeunes à la vie de leur école : délégués de classe, conseils d'élèves, conseil de participation, pédagogie du projet, parrainage-tutorat des jeunes élèves par les aînés, actions en tous genres pour l'environnement, contre le racisme, etc.

Un bel outil inutile ?

Si le guide pédagogique, publié en novembre 2006 par le Ministère de la Communauté française, a constitué une réelle avancée politique, il n'a sans doute pas eu les effets escomptés. D'après la Ministre-Présidente Arena, il devait être le premier d'une série d'outils d'éducation à la citoyenneté, « ouvrir le débat au sein du monde scolaire et permettre à de nombreux jeunes et adultes de se sentir soutenus ».

Quelle violence ? Pourquoi ? Et pourquoi l’école y fait-elle difficilement face ?

Le nombre d'actes de violence commis par les jeunes est-il vraiment en train d'exploser ? Ou est-ce la gravité de ceux-ci qui est de plus en plus préoccupante ? Des faits auparavant ignorés du grand public - parce qu'ils nuiraient à l'image de marque de l'école dans un contexte de quasi-marché scolaire - ne seraient-ils pas désormais (sur)médiatisés ? N'est-ce pas plutôt les bavardages continuels, le manque d'intérêt porté à l'école et les « incivilités » quotidiennes qui plombent l'ambiance de nos établissements, bien plus que des accès de fièvre certes aigus mais assez rares ? En l'absence d'études quantitatives et qualitatives vraiment fiables en la matière, du moins en Belgique, il est parfois délicat de faire la part des choses. Nous voudrions néanmoins rappeler quelques vérités, essentielles à une époque où d'aucuns voudraient exploiter le filon de la violence pour justifier des politiques de droite extrême ... et où d'autres prétendraient tout régler par un traitement strictement psychologisant.

Enquête à Madrid

Le sociologue espagnol José Ignacio Pichardo Galan, professeur à l'Université de Madrid, a réalisé voilà deux ans une vaste étude sur l'homophobie à l'école. Invité à Liège en 2008 par l'association Alliàge (www.alliage.be), il nous a communiqué les résultats de son enquête menée dans 14 écoles de Madrid, de villes proches et de Gran Canaria. 4500 élèves (de 11 à19 ans) y ont participé en répondant anonymement au long questionnaire qui leur était proposé. A noter que les lycées privés, écoles essentiellement catholiques, avaient refusé de participer à l'enquête. Voici, en bref, quelques-unes de ses constatations et conclusions.

Comment tarir les sources de la violence scolaire ?

Depuis quelques années, la violence scolaire fait régulièrement la une de l'actualité. Aux Etats-Unis, toujours à l'avant garde, des classes ont été mitraillées à plusieurs reprises par des jeunes qui avaient «disjoncté». Mais l'Europe est loin d'être à l'abri. En France par exemple, le phénomène a pris une telle ampleur que le Président Chirac s'est senti obligé de l'évoquer lors de son discours devant les parents de l'enseignement public en congrès à St Etienne le 25 mai dernier (1). La Belgique non plus n'est pas épargnée. De nombreux incidents graves ont éclaté ces dernières années: profs agressés ou menacés avec une arme, sans compter la mort du jeune Celal abattu en plein cours par un de ses condisciples.

De la relativité du temps… scolaire


Profitant de la canicule de juillet, la ministre de l'Enseignement vient d'annoncer que, pour organiser les activités de «remise à niveau», les écoles pourront réduire les «heures» de cours à 45 minutes au lieu de 50. Progrès démocratique ou bricolage dérégulateur ?

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