Stratégie néolibérale, éducation et connaissance : où en est la recherche ?

Le texte qui suit cherche à faire apparaître les lignes de force des analyses et enquêtes qui ont été jusqu’ici produites sur les politiques néolibérales dans le domaine éducatif. Il insiste sur le caractère multiple voire disparate des travaux, des approches et des objets. Il tient que ces travaux se partagent encore entre deux modèles d’interprétation « classiques » : le modèle « marxiste » et le modèle « wébérien ». Ce qui veut dire que, sur le plan théorique, « le paradigme de l’école néo-libérale » n’est pas encore entièrement construit. Notre travail collectif veut y contribuer, tâche évidemment inséparable des enquêtes empiriques indispensables sur lesquelles nous nous appuierons.

Enfants sourds en danger

Les associations de parents de jeunes sourds s'alarment très fortement aujourd'hui, en raison de la disparition annoncée des services "pôles étudiants" qui suivaient jusqu'ici...

The White Paper: what does it intend, what would it mean, will it happen?

Le gouvernement britannique a publié, au début du mois de novembre, un "Livre blanc" sur l'éducation. Celui-ci vise à renforcer les mécanismes de "libre choix", donc de "quasi-marché" scolaire. Notre ami Richard Hatcher y réagit dans un article que nous vous livrons tel quel. Nous cherchons un(e) bénévole pour le traduire en français. Merci de nous contacter: aped@ecoledemocratique.org

Mais où sont passés les bassins scolaires ?

Le mouvement CGé ("ChanGements pour l'égalité") s'inquiète. A l’occasion du colloque du CERISIS le 18 octobre dernier, l’étude sur les bassins scolaires a été...

Leadership partagé et pouvoir managérial dans les écoles anglaises

Un des thèmes centraux du discours universitaire actuel concernant le management et le leadership en milieu scolaire est la notion de leadership partagé. Alma Harris écrit par exemple que "le leadership est un effort partagé qui implique tous les membres de l'organisation; ce mode de leadership remet en cause l'orthodoxie conventionnelle du dirigeant unique, individualiste" (2003). Le leadership partagé est également au centre du Leadership Development Framework (Cadre de développement du leadership) adopté par le National College for School Leadership (NCSL, 2001). A en croire Peter Gronn, "le temps du leadership partagé est arrivé" (2000).

Le trompe l’œil européen

« L'Europe ne dit pas ce qu'elle fait ; elle ne fait pas ce qu'elle dit. Elle dit ce qu'elle ne fait pas ; elle fait ce qu'elle ne dit pas. Cette Europe qu'on nous construit, c'est une Europe en trompe l'œil ». (Pierre Bourdieu) La politique éducative européenne n'existe pas, du moins dans les traités. Et pourtant on ne cesse de la rencontrer en Europe. Cette politique de l'éducation est un objet européen mal identifié mais bien réel.

« Education et formation 2010 » : Comment Mme Reding a fait accélérer la...

Afin de couper court aux protestations lycéennes, le ministre français de l'Education, François Fillon, s'est vu pressé par le Président de la République d'accélérer son projet de réforme. Au même moment, en Belgique francophone, la ministre Arena affirme vouloir boucler son « Contrat stratégique pour l'éducation » avant les vacances d'été, en dépit d'une vive opposition. En Italie, le gouvernement Berlusconi entend bien, lui aussi, aller de l'avant dans l'application du « plan Moratti », pourtant extrêmement contesté par les enseignants, les élèves et les parents. En Angleterre, le gouvernement a proposé une augmentation du budget de l'éducation à 5,6% du PIB, en échange d'une mise en oeuvre rapide du plan « Education and Skills: Investment for Reform ». En Allemagne, le gouvernement fédéral et les Länder viennent de mettre en place, dans l'urgence, un programme d'évaluation des systèmes éducatifs, destiné à coordonner les politiques régionales. Au Danemark, une réforme de l'enseignement secondaire supérieur est également prévue pour l'année en cours. La liste est encore longue... La mouche qui a piqué les ministres européens de l'Education ? Elle se nomme Commission Européenne. En effet, le Commissaire européen à l'éducation (jusqu'à il y a peu Mme Viviane Reding, aujourd'hui remplacée par Jan Figel), a obtenu récemment un pouvoir immense : celui de pouvoir dicter aux pays membres le contenu et le rythme des réformes de leurs systèmes d'enseignement et de les orienter selon un objectif unique : mettre l'école européenne au service de l' économie européenne, ainsi que le prévoit la stratégie dite « de Lisbonne ».

Un projet ambigu !

Afin d'alimenter le débat en cours, l'Aped tient à faire connaître ses réactions au projet de Contrat Stratégique pour l'Education adopté par le Gouvernement de la Communauté Française. Ne tournons pas autour du pot : ce projet brille surtout par sa terrible ambiguïté ! Si nous partageons bon nombre de ses objectifs déclarés, nous sommes très critiques quant au sort qu'il réserve aux enseignements qualifiants. Et, surtout, nous cherchons désespérément dans ce texte la promesse des investissements - en moyens humains et matériels - nécessaires pour lui donner des chances d'aboutir. Par conséquent, les objectifs progressistes ne pouvant être atteints, faute d'un refinancement digne de ce nom, les objectifs d'inspiration libérale pourraient bien être les seuls à se réaliser, puisqu'ils ne coûteraient pas un euro à la Communauté.

Une « révolution » libérale pour l’Education

Réduire l'emploi public, baisser les salaires, imposer la précarité, casser les acquis sociaux, marchandiser des missions de service public, transférer aux collectivités territoriales le financement du service public, criminaliser les pauvres...La droite et le gouvernement imposent à marche forcée leur modèle de société. Leurs objectifs sont cohérents et construits, ils sont déterminés à imposer des régressions historiques au Service Public d'Education dans le cadre d' une profonde mutation de la société vers le libéralisme. Ils s'en donnent les moyens et on aurait grandement tort de lire tous les « projets » qui se succèdent comme un simple patchwork de mesures isolées.

Quelle Ecole pour quelle Société ?

Du rapport Thélot au projet de loi Fillon, au vu des déclarations médiatisées, on pourrait croire à un recul significatif : une lecture attentive du projet montre qu'il n'en est rien. Bien qu'habilement masquée, l'ambition libérale reste déterminée, sous un apparent bon sens consensuel. Face à la stagnation des résultats, à la ségrégation qui perdure, qui pourrait contester l'aspiration à une Ecole « plus juste », « plus efficace » et « plus ouverte » ? Mais de quelle ouverture, de quelle efficacité et de quelle justice nous parle-t-on ?

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