Banlieues

« Depuis ce jour-là, je sais que j'ai en moi la capacité de tuer. De tuer vraiment. Si, à ce moment j'avais pu le...

Einstein et le racisme

Le 30 janvier 1933, le jour même où Hitler et les nazis reprenaient le gouvernement de l'Allemagne, le savant le plus célèbre de la planète peut également avoir été le plus chanceux. Albert Einstein et son épouse Elsa avaient quitté leur domicile de Berlin pour un séjour à Pasadena, en Californie - c'était son troisième hiver là-bas, en tant que membre invité de la faculté de Caltech. Les Einstein avaient prévu de rentrer chez eux au printemps, mais c'était avant le 30 janvier. En quelques mois, le régime nazi fit comprendre clairement que, si Einstein était toujours en vie, c'était avant tout parce qu'il ne se trouvait pas en Allemagne.

Machine arrière… en avant les machines !

Depuis plusieurs mois, la Ministre-Présidente de la Communauté française, Marie Arena, semble tiraillée entre les devoirs de sa fonction et les pressions multiples qu'elle doit certainement subir, supposées venir entre autres des lobbyistes du secteur privé qui pullulent à Bruxelles. Des signes montrent qu'à présent la balance penche dangereusement en faveur de ces derniers. Cela suivrait-il une certaine logique ? Le 1er mai dernier au Grand Hornu, Elio Di Rupo n'a-t-il pas, lors d'un vibrant hommage aux ministres socialistes en place dans les différents gouvernements, précisé que - je cite de mémoire - « Marie [Arena] fait tout ce qu'elle peut pour adapter l'école aux exigences du monde contemporain » ? Bel aveu fleurant la real politik, ambigu à souhait (quelles exigences ? Posées par qui ? De quel « monde contemporain » parle-t-on ?). Voilà qui incitera les associations à rester plus que jamais sur leurs gardes...

Un plan d’action pour l’école

Et voilà ! Nous avons un « contrat pour l'école » ! Il ressemble au « contrat stratégique pour l'éducation » comme l'oiseau « pique-bœuf » ressemble au buffle qui le porte. On nous affirme qu'il va résoudre les problèmes de l'enseignement, permettre à davantage de jeunes de réussir et réduire les écarts entre les élèves. J'ai rédigé ce qui devrait apparaître, à mon point de vue, dans un vrai plan d'action pour l'école. Mais avant tout, j'ai tenu à faire des mises au point à propos de quelques contre-vérités trop répandues.

Contrat pour l’Ecole : une occasion manquée

S'il faut reconnaître un mérite au Contrat pour l'Ecole de Marie Arena, c'est assurément la lucidité de son constat de départ. A vrai dire, celui-ci était devenu incontournable. Les enquêtes PISA ont dévoilé au grand jour ce que les enseignants du secondaire stigmatisent depuis quinze ans : la baisse généralisée du niveau des apprentissages et le fossé croissant entre les établissements scolaires, en fonction notamment de l'origine sociale des élèves. Quant à l'efficacité des réformes pédagogiques (la dite « approche par compétences ») sensées remédier à ce double problème, les consultations des enseignants en 2003 et 2004 ne laissent guère subsister de doute. Le Contrat pour l'école reconnaît d'ailleurs qu'elles sont généralement jugées « négatives » et que les nouveaux référentiels qui les accompagnent manquent cruellement de lisibilité.

Plate-forme de lutte contre l’échec scolaire

Il y a un peu plus d'un an, sept organisations - dont l'Aped - et quelques académiques associés dans une « plate-forme de lutte contre l'échec scolaire » adoptaient un Mémorandum. Ce texte part de la catastrophe que représente l'échec scolaire en Communauté Française et reprend les revendications communes afin de s'attaquer de front à ce fléau. L'objectif de la plate-forme est de lancer un vaste débat de fond sur le rôle de l'Ecole et sur la manière de lui permettre de le remplir. A cette fin, les organisations concernées ambitionnent évidemment d'élargir au maximum la plate-forme afin d'être plus nombreux et donc plus forts pour porter le combat. C'est donc avec grand plaisir que nous avons constaté que différentes organisations nous rejoignaient à la fin de l'année scolaire. Il s'agit de l'association « Lire et Ecrire » ainsi que des principaux syndicats d'enseignants : la CSC enseignement, la CGSP enseignement et le SEL. Le 8 juin dernier, lors d'une conférence de presse, les nouveaux venus ont expliqué les raisons de leur présence dans la plate-forme. Pour Michel Vrancken (CGSP enseignement), il est temps que les syndicats s'occupent d'autre chose que des salaires des enseignants et de leurs conditions de travail au sens strict. C'est bien sûr un de leurs rôles fondamentaux, mais il est important que les enseignants s'expriment aussi sur l'Ecole qu'ils veulent, sur ce que doit être l'Ecole dans notre société. Prosper Boulangé (CSC enseignement) rajoute que, la situation étant ce qu'elle est, un vaste travail de fond est nécessaire en Communauté Française pour se rapprocher d'un enseignement plus démocratique. Une véritable politique de gauche s'impose précise-t-il. Catherine Sterck (Lire et Ecrire) rappelle que son association s'adresse aux adultes qui désirent combler les lacunes de leur scolarité par un travail d'alphabétisation. Leur seul nombre suffit à démontrer les failles du système scolaire et justifie ainsi la présence de cette organisation dans la plate-forme. Enfin, Vincent Carette (ULB) estime que nous vivons dans une culture de l'échec. « Même dans le Contrat pour l'Ecole, on trouve normal qu'un certain nombre d'enfants soient exclus. En tant que citoyen, j'estime cela inacceptable et en tant que chercheur, je sais qu'il est possible de pratiquer autrement » précise-t-il. L'année prochaine, la plate-forme se donne pour ambition, sinon d'encore s'élargir, en tout cas d'élargir le débat. Afin de préparer les conditions d'un large mouvement social nécessaire à toute avancée vers un enseignement plus juste. Elle se donne pour objectif de créer à cet égard les outils adéquats.

Les inégalités sociales dans l’enseignement en Belgique

Ce que le grand public connaît des enquêtes PISA se résume trop souvent à la comparaison des résultats moyens en mathématique ou en lecture pour différents pays ou régions. Ainsi, chacun sait-il, en Belgique, que les résultats moyens obtenus par les élèves de la Communauté française se situent parmi les plus mauvais de l'OCDE, alors que les jeunes Flamands trottent en tête des classements. Pourtant, ces scores moyens constituent sans doute l'une des informations les moins fiables - en termes de comparabilité - de ce que nous offre PISA. Or, pour qui prend la peine de s'y plonger, les gigantesques bases de données PISA recèlent bien d'autres trésors d'informations. Nous inaugurons aujourd'hui la publication d'une série d'études basées sur des traitements statistiques et des analyses exclusifs de PISA 2003. Ce premier article porte sur la présentation de quelques chiffres inédits - et inquiétants - concernant l'inégalité sociale dans l'enseignement Belge, mesurée grâce à l'indice économique, social et culturel « ESCS ». Parmi les études en chantier et qui paraîtront sur notre site au fur et à mesure de leur achèvement, citons : la ségrégation entre écoles, les effets des « quasi-marchés » scolaires, le travail des élèves à domicile, immigration et réussite scolaire, comparaison de divers indicateurs à l'échelle européenne...

Offensive publicitaire sur les écoles francophones belges

Jusqu'à présent, l'intrusion publicitaire dans les écoles prenait des détours plutôt furtifs (journaux de classe et voyages sponsorisés, distributeurs de boissons, valises pédagogiques, concours, jeux, etc.). C'était sans compter sur l'empressement des marchands, qui veulent désormais passer à la vitesse supérieure : la société Campus Media, repérée il y a quelques temps par un encart dans le magazine Trends(1), travaille depuis six ans en Flandre, ainsi qu'aux Pays-Bas et en Allemagne.

Lettre ouverte à Mme Arena

Liège, jeudi 24 mars 2005 Madame la Ministre, Vous avez souhaité que les acteurs « de base » ou « de terrain » réagissent à...

Un projet ambigu !

Afin d'alimenter le débat en cours, l'Aped tient à faire connaître ses réactions au projet de Contrat Stratégique pour l'Education adopté par le Gouvernement de la Communauté Française. Ne tournons pas autour du pot : ce projet brille surtout par sa terrible ambiguïté ! Si nous partageons bon nombre de ses objectifs déclarés, nous sommes très critiques quant au sort qu'il réserve aux enseignements qualifiants. Et, surtout, nous cherchons désespérément dans ce texte la promesse des investissements - en moyens humains et matériels - nécessaires pour lui donner des chances d'aboutir. Par conséquent, les objectifs progressistes ne pouvant être atteints, faute d'un refinancement digne de ce nom, les objectifs d'inspiration libérale pourraient bien être les seuls à se réaliser, puisqu'ils ne coûteraient pas un euro à la Communauté.

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