Fournitures scolaires: des familles précarisées financièrement par les coûts de l’école

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Comme chaque année, la Ligue des Familles le rappelle : la gratuité scolaire tant promise n’est toujours pas d’application. Les listes des fournitures scolaires demandées par les écoles coûtent cher aux parents, entre 52 et 520 euros selon les niveaux de scolarité et les écoles. Elles sont tolérées mais illégales. Et d’autant plus douloureuses en 2020, quand la crise sociale se trouve aggravée par la COVID-19.
 
L’école maternelle est gratuite. En théorie. Selon le Pacte d’excellence, les parents ne sont tenus qu’à fournir un cartable, un plumier vide et les vêtements de l’enfant. La rentrée coûte pourtant une moyenne de 76 euros par an en 1ère et 2ième et de 134 euros en 3ième. Certains établissements peuvent demander jusqu’à 117 euros en 1ère et 2ième et 179 euros en 3ième maternelle.
 
A l’école primaire, le prix de la liste varie de 106 à 373 euros. Au niveau secondaire, entre 291 et 520 euros. Elle est parfois surprenante : crayons, bics, stylos, dictionnaires, livres, compas, certes, mais aussi papier toilettes, rames pour imprimantes, paquets de mouchoirs ou d’essuie-tout. Certains exigent des cahiers ou des marqueurs de telle marque, donc plus chers. « Les enseignants exigent même des dictionnaires de l’année en cours, il faut en racheter quasiment chaque année! C’est lourd pour moi », confie une maman interviewée par la Ligue. Sarah a été mise au chômage partiel pendant le confinement, alors que les fins de mois sont déjà difficiles en temps ordinaire. « Je devrai encore plus ‘me mettre de côté’ au moment des courses », dit-elle avec pudeur, pour signifier qu’elle se privera pour que ses enfants ne manquent de rien. Pour la Ligue des Familles, « il reste inacceptable que des familles se retrouvent précarisées financièrement par les coûts de l’école ».

Pour les élèves des filières qualifiantes et professionnelles, où les frais d’achat de matériel impliquent un supplément d’environ 750 euros, on peut carrément parler de double peine. En effet,  « ce sont les enfants des milieux populaires qui sont relégués dans ces filières, créant une situation paradoxale en termes de justice sociale ».

Pour la Ligue des familles, qui a passé au crible de la loi les listes de fournitures scolaires, le constat est sans appel : toutes les listes sont illégales! « Les écoles sont censées recevoir des subventions qui couvrent l’achat des manuels et fournitures scolaires » rappelle Maxime Michiels, chargé d’études à la Ligue. « Sans doute les subventions sont-elles trop faibles pour couvrir ces frais ». L’association recommande dès lors de revoir le financement des écoles et de proposer un inspecteur de la gratuité, qui aurait pour fonction de vérifier l’application du principe dans les écoles. 

Source : RTBF info, 17/08/20